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Jesse Stone : l'empreinte du passé,
     (Jesse Stone : sea change),       2007, 
 
de : Robert  Harmon, 
 
  avec : Tom Selleck, Kathy Baker, Sean Young, William Devane, Saul Rubinek, Kohl Sudduth, William Sadler, Stephen McHattie, Rebecca Pidgeon,
 
Musique : Jeff Beal, Johannes Brahms


   
Jesse Stone (Tom Selleck) a pris un poste de policier dans la petite ville de Paradise, pour fuir le souvenir d'un divorce douloureux. Mais il ne se passe pas grand chose et l'alcool se révèle indispensable pour tenter de survivre. Sur le conseil d'un ami, Jesse décide de se trouver un but motivant et déterre des archives une affaire non résolue, datant de plus d'une décennie. A la suite d'un braquage de banque, une jeune employée, Rebecca Lewis avait été tuée. Son corps avait été découvert deux ans plus tard, mais l'enquête avait été bâclée. Jesse retrouve la mère de la victime, victime d'une attaque cérébrale, sa soeur, Leeann Lewis (Rebecca Pidgeon), ainsi que le propriétaire de la banque, emprisonné depuis pour blanchiement d'argent... 
  
   Un flic alcoolique, sombrant dans la déprine à la suite d'une rupture... Un point de départ qui n'a rien de très original. Si l'on ajoute à cela le fait que l'enquête, menée "molto tranquillo", s'apparente beaucoup plus à du "Derrick" sous somnifère qu'à du Martin Riggs ("L'arme fatale"), que certains personnages sont quasiment superflus ( la délicieuse Sean Young de "Sens Unique" pourraît disparaître du scénario sans que cela change quoi que ce soit au résultat ), enfin que la résolution de l'affaire ne semble pas être le souci primordial du créateur, il serait facile de conclure hâtivement que tout cela manque cruellement d'intérêt. C'est pourtant loin d'être le cas. Tout simplement parce que le récit s'approche au plus près des individualités, offrant avec sobriété une exploration juste et synthétique des relations humaines et des souffrances intimes. Tom Selleck procure à son anti-héros brut de décoffrage une authenticité incontestable, l'atmosphère tranquille, pour ne pas dire sclérosée, de la petite cité est bien rendue, les dialogues sont simples, mais vifs, et la suggestion remplace avantageusement une insistance souvent maladroite, lourde, ou une surexcitation artificielle, habituelles dans ce type de narration.
   
Bernard Sellier