Fantôme avec chauffeur, film de Gérard Oury, commentaire

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Fantôme avec chauffeur,
     1996,  
 
de : Gérard  Oury, 
 
  avec : Philippe Noiret, Gérard Jugnot, Jean-Luc Bideau, Daniel Gélin, Charlotte Kady, Sophie Desmarets,
 
Musique : Wojciech Kilar

   
   
Philippe Bruneau-Teissier (Philippe Noiret), PDG d'une importante société, est passablement méprisant avec son chauffeur, Georges Morel (Gérard Jugnot), et distant avec son fils Sébastien (Maxime Boidron), dont la mère, Hélène (Béatrice Agenin), habite New York. Un jour, juste après avoir appris qu'il avait gagné plusieurs millions au quinté, Georges est abattu par deux tueurs. Devenu fantôme, il se rend compte que sa compagne, Gisèle (Charlotte Kady), est la maîtresse de Marcel Bourdon (Daniel Russo). Pendant ce temps, Philippe est assassiné par son fondé de pouvoir, Édouard Martigues (Jean-Luc Bideau), dont il a découvert les malversations. Ayant rejoint son employé au rayon des fantômes, il entreprend de surveiller son fils et de faire condamner son meurtrier, dont le crime a été enregistré sur un petit magnétophone... 
 
   Sans doute inspiré par la réussite de "Ghost" sorti six ans plus tôt, et par le développement des trucages numériques, Gérard Oury abandonne, heureusement, le comique relativement lourd et laborieux de "la soif de l'or" (1993), pour une histoire, certes totalement improbable, mais ludique, de deux personnages, opposés dans la vie par la richesse et les conventions, qui se rapprochent et s'humanisent une fois passés de l'autre côté de la grande barrière. Philippe Noiret, toujours excellent, accompagné d'un Gérard Jugnot fidèle à son image de teigneux débonnaire, emmène le spectateur dans un conte amusant, divertissant, qui part un peu dans toutes les directions, mélangeant un soupçon de différents genres, vaudeville, comédie de mœurs, policier, jeu vidéo, et ne se prenant jamais au sérieux. C'est sympathique, parfois attendrissant, délicatement drôle, saupoudré d'une sagesse plaquée d'une manière un peu artificielle, et surtout léger, tellement léger qu'à la fin du film, ne subsiste pas grand chose de substantiel dans la mémoire. Le réalisateur, tout de même âgé de 77 ans, a manifestement voulu rajeunir son comique, introduisant des séquences de jeux vidéo, et le résultat se laisse regarder avec plaisir. Mais on l'a connu tout de même beaucoup plus inspiré au temps de "la grande vadrouille" ou de "La folie des grandeurs"...
   
Bernard Sellier