La fille coupée en deux, film de Claude Chabrol, commentaire

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La fille coupée en deux,
      2007,  
 
de : Claude  Chabrol, 
 
  avec : Ludivine Sagnier, François Berléand, Mathilda May, Benoît Magimel, Caroline Silhol, Valeria Cavalli, Etienne Chicot,
 
Musique : Matthieu Chabrol


   
Charles Saint-Denis (François Berléand) est un écrivain à succès, mais retiré de la vie mondaine. Il vit avec sa femme, Dona (Valeria Cavalli) et ne reçoit guère de visites, hormis son éditrice et amie, Capucine Jamet (Mathilda May). Il fait un jour la connaissance, à l'occasion d'une séance de dédicaces, de la jeune Gabrielle Aurore Deneige (Ludivine Sagnier), présentatrice de la météo dans une chaîne télévisée. Ils se revoient, s'aiment, puis Charles part en Angleterre... 
 
   Est-ce un effet de l'âge (77 ans, tout de même !) ? On a connu Claude Chabrol nettement plus incisif et inspiré dans ses peintures au vitriol de la société bourgeoise, confite en mensonges et faux-semblants ! Sans même remonter jusqu'au mythique "Que la bête meure", "Poulet au vinaigre", "Inspecteur Lavardin" ou "Masques" présentaient un visage nettement plus affriolant que cette création pâlichonne et poussive. L'acidité et la verve chabrolienne semblent ici fort émoussées. Les séquences se traînent, vierges d'excitation. Elles respirent la construction laborieuse, voire artificielle. Outre le fait que l'intrigue n'est pas d'une originalité folle, un certain nombre de personnages paraissent décalés, donnent l'impression de flotter autour de leurs rôles. Même François Berléand, d'ordinaire capable d'insuffler la vie à n'importe quel pensum, semble, dans le cas présent, quasiment éteint.  
 
   Et ce n'est pas le dénouement, incongru et pauvrement symbolique, qui redonne un peu de tonus et de mystère à cette histoire plan plan, dont le maigre intérêt naît du personnage (gentiment ?) déjanté de Paul Gaudens (Benoît Magimel) et de la présence éthérée de Ludivine Sagnier.
   
Bernard Sellier