The Following, Saison 1, série de Marcos Siega, commentaire

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The following,
      Saison 1,     2013, 
 
de : Marcos  Siega..., 
 
  avec : Kevin Bacon, James Purefoy, Natalie Zea, Shawn Ashmore, Steve Monroe, Maggie Grace, Annie Parisse, 
 
Musique : John Frizzell


   
Saison 2

   Ne pas lire avant d'avoir vu la saison

   
Joe Carroll (James Purefoy), condamné à mort pour l'assassinat de plusieurs jeunes femmes, s'évade du pénitencier de Virginie après avoir tué cinq gardiens. L'agent du FBI qui l'avait arrêté, Ryan Hardy (Kevin Bacon), est immédiatement contacté. La dernière victime du tueur, Sarah Fuller (Maggie Grace), qui avait miraculeusement survécu, est immédiatement placée sous protection policière. Mais Hardy se rend très vite compte que, durant sa détention, Carroll s'est constitué une troupe d'émules qui est prête à le suivre dans la voie sanglante qu'il a tracée... 
 
   A l'évidence, il n'y a certainement pas beaucoup de "pilotes" qui ouvrent une série avec une telle frénésie, une telle urgence, et un tel amoncellement de coups de théâtre, qui, bien souvent, occupent, pour le moins, une demi-douzaine d'épisodes. Même "24 heures" paraît, en comparaison, souffrir parfois d'une narration asthmatique. C'est dire ! Si la suite des événements connaît une (très) légère accalmie, il n'en demeure pas moins que le spectateur est littéralement scotché par la densité et la puissance des rebondissements. Au point que, malgré l'hypnose fascinée dans laquelle est plongé le mental, celui-ci finit, à la faveur d'une menue plage de répit, par s'éveiller et faire observer que tout cet échafaudage dramatico-horrifique en fait peut-être un peu beaucoup. Il est sans doute vrai que les scénaristes ont un passablement chargé la mule. Mais ils le font avec une telle virtuosité, un tel culot, que la pilule, aussi amère et pesante soit-elle, passe sans difficulté, d'autant plus que les acteurs, Kevin Bacon et James Purefoy (subjuguant de puissance mielleuse et manipulatrice) en tête, sont au diapason de la noirceur de l'oeuvre. 
 
   Celle -ci est en outre une étude glaçante, diaboliquement développée, de l'envoûtement psychologique dont peuvent être victimes des êtres à l'identité flottante, malléable, lorsqu'ils se retrouvent en présence d'un personnage doté d'un ego pathologique surdimensionné, et expert dans la manipulation perverse. L'une des qualités manifestes de la série est d'ailleurs d'explorer, par de fréquents flash-back, les failles psychologiques de nombreux personnages, ce qui enrichit le récit, et lui évite l'écueil de devenir une lutte manichéenne entre deux héros surfant sur un fond de marionnettes secondaires délaissées ou désincarnées. 
 
   Si cette première saison peut ponctuellement déranger par son côté surenchère ou mimétisme mal digéré (plus les événements avancent, plus le spectateur a l'impression que c'est Jack Bauer qui va débouler au plan suivant !), elle n'en possède pas moins une puissance dramatique et traumatisante rare. Saluons aussi les efforts des créateurs qui ont travaillé pour donner une cohérence à cet ensemble morbide, en convoquant les mânes d'Edgar Allan Poe, et les références au "romantisme gothique".
   
Bernard Sellier