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La fureur de vaincre,
      (Fist of fury),       1972, 
 
de : Lo  Wei, 
 
  avec : Bruce Lee, Nora Miao, James Tien, Maria Yi, Robert Baker,
 
Musique : Joseph Koo

   
   
Chen Zhen (Bruce Lee) revient précipitemment à l'école chinoise d'arts martiaux de son maître, située dans la concession internationale de Shangaï. Hélas, il est trop tard. L'homme est mort, suite, paraît-il, à une mauvaise grippe. Lors d'une cérémonie interne en son souvenir, surviennent quelques élèves de l'école japonaise dirigée par Hiroshi Suzuki (Riki Hashimoto), qui insultent leurs homologues chinois. Furieux, Chen Zhen débarque dans l'établissement dirigé par le maître nippon et ridiculise ses disciples. L'engrenage fatal se met en route... 
 
   Sur fond de rivalités sino-japonaises, cette histoire, par ailleurs profondément dramatique, est infiniment plus passionnante que celle, anecdotique, qui verra le héros affronter la mafia italienne dans "La fureur du dragon", sur fond de restaurant chinois. On retrouve ici l'intensité et la violence sombre qui faisaient le prix de "Opération dragon". L'humour léger, proche parfois de la farce, a quasiment disparu, laissant la place à des affrontements spectaculaires, variés, frénétiques, dans lesquels Bruce Lee se montre, si c'est possible, encore plus acéré et frénétique qu'à l'ordinaire. Le scénario, toujours simple, mais nettement plus élaboré que dans le film mis en scène par l'acteur la même année, oppose des moments intimistes, parfois romantiques, à des séquences hallucinantes de réalisme et de sauvagerie. Un soupçon d'infantilisme est toujours présent, mais la véhémence tragique de l'ensemble et le final inattendu font rapidement oublier cet aspect inhérent au genre. On retrouve, comme dans "La fureur du dragon", Paul Wei Ping-Ao, ce singulier acteur aussi efféminé qu'hypocrite et mielleux, et la belle Nora Miao. Une belle réussite dans le genre.
   
Bernard Sellier