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Les garçons et Guillaume, à table, 2013,
de : Guillaume Galienne,
avec : Guillaume Gallienne, Françoise Fabian, André Marcon, Brigitte Catillon, Diane Kruger, Clémence Thioly,
Musique : Marie-Jeanne Serero, Richard Wagner, Bellini
Un petit panorama de la prise de conscience identitaire du jeune Guillaume, entre la fin de l'adolescence et le commencement d'une véritable vie d'adulte.
Ce film certainement largement autobiographique évoque immédiatement, par son traitement narratif et par le regard que porte l'auteur sur son parcours intime, la première des "Petites béatitudes" de Joseph Folliet : "Bienheureux ceux qui savent rire d'eux-mêmes : ils n'ont pas fini de s'amuser."
En effet, c'est avec une distanciation étonnante, au vu des traumatismes psychologiques qui ont dû frapper le jeune homme, que le réalisateur acteur approche ces moments troubles et bouleversants, dont certains rappellent la noirceur émouvante de "La meilleure façon de marcher". Le film ne fournit aucune clé sur la manière dont l'ado perturbé, coincé entre une mère castratrice, un père dépassé, et deux frères agressifs, s'est extirpé de la profonde ambiguïté dans laquelle il se débattait. Si l'on s'en tient aux quelques séquences cocasses de psychanalyse, il ne semblerait pas que ce soit grâce à ce moyen. Mais il faut dire que l'auteur a choisi de privilégier une causticité non agressive, un rire discret, une sensibilité retenue, enveloppant ce mélange de one man show et de film d'auteur dans une légèreté vivante et un comique volontairement dédramatisé. Même si la profondeur de l'analyse n'est pas au rendez-vous, le spectateur sort de cette expérience visuelle enrichi intérieurement, avec le sentiment d'avoir assisté, cette fois-ci, à une authentique "Happiness therapy". Quant à la double composition de Guillaume Gallienne, acteur, elle est un régal permanent.
Bernard Sellier