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Les gladiateurs,
      (Demetrius and the gladiators),      1954, 
 
de : Delmer  Daves, 
 
  avec : Victor Mature, Debra Paget, Susan Hayward, Michael Rennie, Jay Robinson, Ernest Borgnine,
 
Musique : Alfred Newman, Franz Waxman

  
   
Demetrius (Victor Mature) est un ancien esclave affranchi. Il est l'ami de Pierre (Michael Rennie) et a rapporté de Galilée la tunique du Christ. Caligula (Jay Robinson) , alors empereur, désire s'approprier cette relique qui permettrait la vie éternelle. Demetrius frappe un décurion qui avait brutalisé sa fiancée. Il est arrêté et condamné à combattre dans l'école de gladiateurs de Strabo (Ernest Borgnine) qui appartient à l'oncle de Caligula, Claude (Barry Jones), époux de Messaline (Susan Hayward). 
 
   Dans la glorieuse époque des péplums qui a vu nombre de réussites exceptionnelles, comme "Cléopâtre", "Quo Vadis" ou "Ben-Hur", deux oeuvres moins connues, mais remarquables à bien des égards, se suivent chronologiquement et scénaristiquement. Il s'agit de "La tunique" d'Henry Koster, tournée en 1953 et de ces "Gladiateurs" sous la baguette sensible de Delmer Daves, surtout connu par son magnifique western "La colline des potences", en 1959. 
 
   L'histoire commence ici par la condamnation à mort des deux héros chrétiens de "La tunique", Marcellus Gallio (Richard Burton) et Diana. L'œuvre de Delmer Daves suit parallèlement la progression de la folie chez Caligula, assez remarquablement incarné ici, et les doutes qui ballottent Demetrius entre la foi aveugle et le désir de vengeance qui annihile tout amour en lui pour en faire un esclave lubrique de Messaline. Si la personnalisation de cette dernière est relativement aseptisée et trop lisse, en revanche Demetrius irradie une incontestable puissance grâce au visage torturé et buriné de Victor Mature.  
 
   Peu de surprises dans cette construction solide, évidemment fort éloignée, techniquement et spectaculairement, du récent "Gladiator", mais une sensibilité de bon aloi, quelques scènes mémorables de combats et des personnages secondaires attachants (en particulier Glydon, le gladiateur nubien).
   
Bernard Sellier