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Guardians,   Un témoin pour cible,
    (Schutzengel),       2012, 
 
de : Til  Schweiger, 
 
  avec : Til Schweiger, Moritz Bleibtreu, Luna Schweiger, Karoline Schuch, Heiner Lauterbach,
 
Musique :  Martin Todsharow 

 
   
Nina Luna Schweiger), une jeune orpheline, travaille dans un grand hôtel avec son ami Toni (Jacob Matschenz). Le jeune homme, qui venait de voler un ordinateur, est abattu par son propriétaire, un magnat de la vente d'armes, Thomas Baker (Heiner Lauterbach). Celui-ci maquille le drame en suicide, mais Nina a assisté à toute la scène, dissimulée dans un recoin. Elle devient un témoin plus que gênant... 
 
   Til Schweiger, connu surtout par ses performances d'acteur, et, en particulier sa participation à "Inglourious basterds" de Quentin Tarentino, tente ici de concurrencer les polars américains, sur la base d'un scénario plus que conventionnel. Le fragile témoin d'un meurtre, protégé par un ancien membre des Forces Spéciales. Tout cela rappelle fortement "Bodyguard" ainsi que les innombrables créations qui ont utilisé ce thème archi classique. Qu'apporte d'original l'acteur allemand dans cette nouvelle mouture ? Assurément pas les innombrables fusillades, qui, comme l'immense majorité de leurs consoeurs d'outre atlantique, voient le héros échapper comme par miracle à un déluge de balles qui dévasterait un régiment entier. Pas plus que pour le style de l'oeuvre, dont les ralentis incessants sont plus agaçants que réellement judicieux. En revanche, le réalisateur, qui a également participé à l'écriture du scénario, porte un intérêt particulier à ses personnages, dessinés avec une certaine profondeur et une indéniable attention. Il développe cette introspection avec un classicisme souvent primaire, des dialogues qui ne brillent pas par leur hardiesse ou leur singularité, mais il a au moins le mérite de rendre vivants, voire attachants, des personnalités que l'on voit souvent par ailleurs réduites à l'état de marionnettes décérébrées. Il est certes possible de regretter certaines longueurs et baisses de rythme, mais l'ensemble ne manque pas d'une patte personnelle dont le spectateur appréciera ou non les choix narratifs et esthétiques. Dommage enfin que l'interprète de Nina, à savoir la propre fille du réalisateur, ne se montre pas plus expressive.
   
Bernard Sellier