The guilty, film de Antoine Fuqua, commentaire

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The guilty,
     2021, 
 
de : Antoine  Fuqua, 
 
  avec : Jake Gyllenhaal, Eli Goree, Peter Sarsgaard (voice), Riley Keough (voice),  
 
Musique : Marcelo Zarvos


   
Dans l'attente de son procès, le policier Joe Baylor (Jake Gyllenhaal) a été muté au standard du 911, le service de secours. Il reçoit un soir l'appel d'une jeune femme paniquée, Emily Lighton (Riley Keough), qui semble avoir été kidnappée et transportée dans un véhicule. Joe contacte la police des autoroutes et tente d'avoir des informations plus précises pour aiguiller les policiers...   
 
   Tout comme c'était le cas pour les films du style «Phone game», ou «Buried» dans un genre encore plus minimaliste, cette nouvelle création d'Antoine Fuqua, disponible sur Netflix, suit en temps quasi réel la quête de Joe, personnage troublé par sa séparation d'avec Jess (Gillian Zinser) et sur le point de passer en jugement, pour tenter de sauver cette mystérieuse jeune femme en détresse. Le spectateur est donc en face d'un drame qui respecte les unités de temps, de lieu et d'action. Exercice à la fois aisé puisque la réalisation se focalise dans un décor unique et que les gros plans ont la part belle, le but principal étant d'observer au plus près les émotions et les expressions du personnage central, mais aussi difficile, car aucune échappatoire ne se présente pour aérer l'atmosphère étouffante ne serait-ce que durant quelques secondes. Pour ce qui est de ce dernier point, la réussite est totale, car on ne voit pas le temps passer. Les appels se succèdent, les espoirs et les frustrations s'accumulent, mais le scénario parvient à conserver sur toute sa durée une vraisemblance et une intensité dramatique de premier ordre. Le récit n'a recours à aucune facilité émotionnelle, à aucun excès théâtral, se contentant de livrer quelques tranches de vies qui ne quittent jamais un quotidien réaliste et en tous points vraisemblable. C'est à peine si l'on peut employer le terme de 'rebondissements' en ce qui concerne la résolution du mystère et le devenir de Joe, tant leur intégration dans la logique du récit s'opère de manière fluide et rigoureuse. L'ambition du film est certes modeste, mais cette retenue permet néanmoins d'offrir au spectateur une histoire simple, digne et empreinte d'humanité. 
   
Bernard Sellier