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Hitch, expert en séduction,
     2005,  
 
de : Andy  Tennant, 
 
  avec : Will Smith, Eva Mendes, Kevin James, Amber Valletta, Julie Ann Emery,
 
Musique : George Fenton

   
   
Alex 'Hitch' Hitchens (Will Smith) est conseiller dans l'art de la séduction. Mais attention, ne pas confondre : il accepte de venir au secours des amoureux authentiques, qui perdent définitivement le goût de vivre parce qu'ils n'ont pas le courage d'avouer leur flamme à l'élue. Lorsqu'il ne s'agit que d'obtenir une heure dans le lit d'une dame, il envoie paître le quémandeur sans vergogne ! Albert (Kevin James) est à ranger dans la première catégorie. Modeste comptable, doté d'un physique rondouillard qui n'est pas vraiment attractif, générateur de gaffes incorrigible, il a la prétention d'aimer follement Allegra Cole (Amber Valletta), non seulement superbe, mais encore milliardaire. Le soutien de Hitch ne sera pas superflu. Mais, dans le même temps, le coach a fort à faire avec une journaliste "people", toujours à la recherche de potins croustillants à livrer au public, Sara Millas (Eva Mendes)... 
 
   Auteur du remake de "Anna et le Roi" avec la sublime Jodie Foster, Andy Tennant se lance dans la comédie grand public avec un Will Smith plus craquant que jamais. Au crédit de cette oeuvrette, le charme communicatif du personnage, une certaine ambition scénaristique (toute relative, par rapport à d'autres comédies basiques de chez primaire !), le bon goût de ne pas sombrer dans le gras vulgaire, façon "Polly et moi", et, surtout, un second rôle développé, Albert, qui génère une sympathie constante. Cela dit, impossible de se voiler la face, nous ne sommes pas en face de la réussite de la décennie ! La pseudo-psychologie se situe au niveau "classe élémentaire", les prétendues finesses ou ruses finissent par prendre l'aspect d'un embrouillamini nébuleux, les passages sentimentaux ont bien de la difficulté à soutenir l'intérêt et brassent beaucoup de vent, quant aux quelques moments drôles, ils surnagent péniblement au milieu d'un magma épais. On a l'impression que le scénariste a sué sang et eau pour triturer dans tous les sens les prémisses et comportements amoureux, tentant par tous les moyens (sauf vulgaires, rendons-lui cet hommage), de faire reprendre une mayonnaise qui avait une forte propension à se déliter périodiquement, et de parvenir à accoucher d'une composition originale avec du recyclage pseudo-psychanalytique.  
 
   Le film n'est pas franchement désagréable. Quelques bons moments sont parsemés ici et là, Amber Valletta, (dont le charme rappelle beaucoup celui de Delphine Seyrig), est craquante à souhait et apporte une lumière qui fait cruellement défaut à Eva Mendes (dont le personnage évoque vaguement celui de Louise 'Babe' Bennett dans "L'extravagant M.Deeds" de Capra), mais l'ensemble est laborieux, parfois pesant, tout en manquant de la merveilleuse fluidité que l'on apprécie, par exemple, dans "4 mariages, un enterrement". Ici, nous avons une sauce convenable, riche de quelques ingrédients goûteux, mais, au final, filandreuse, voire indigeste.
   
Bernard Sellier