The Hole, film de Nick Hamm, commentaire, site Images et Mots

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The hole,
      2001, 
 
de : Nick  Hamm, 
 
  avec : Thora Birch, Laurence Fox, Keira Knightley, Embeth Davidtz, Desmond Harrington, Daniel Brocklebank,
 
Musique : Clint Mansell

 
   
Un collège huppé pour la jeunesse dorée britannique. Liz Dunn (Thora Birch) réapparaît, hagarde, au bord de l'épuisement total, après deux semaines de disparition. Le docteur Philippa Horwood (Embeth Davidtz) parvient non sans mal à lui faire raconter le drame qu'elle vient de vivre. Amoureuse du beau Mike Steel (Desmond Harrington), fils d'un Rocker célèbre, elle souffrait de ne recevoir aucune attention de sa part. Martyn Taylor (Daniel Brocklebank), qui l'aime sans espoir, décide de lui prouver que Mike n'est pas digne de son intérêt. Il lui propose un enfermement de trois jours dans un bunker souterrain qu'il a découvert. Dans ce lieu secret se retrouvent donc Liz, Mike, accompagnés de Frankie (Keira Knightley) et de son amoureux Geoff Bingham (Laurence Fox). Mais, à la fin du troisième jour, personne ne vient ouvrir la trappe... 
 
   Cette histoire fait immédiatement penser à un mélange du "Projet Blair Witch", "Cursus fatal", ou autres "Sexcrimes". La survivante d'une tragédie horrible et mystérieuse, un établissement où chacun cherche à prendre le pouvoir par l'apparence, l'hypocrisie ou la manipulation, une intrigue dont la simplicité primordiale se dilue petit à petit dans un enchevêtrement de faux-semblants et de récits contradictoires... Pendant une période assez longue, le spectacle, fondé sur un huis-clos subtilement orchestré, sans effets grand-guignolesques, montre une solide efficacité, réservant quelques poussées ponctuelles d'adrénaline distillées à doses homéopathiques. Mais, fondamentalement, il ne se démarque pas vraiment de ce qui a pu être vu auparavant. En revanche, loin d'offrir un cheminement classique vers une conclusion dont l'intérêt se centrerait sur un coup de théâtre à sensation purement épidermique, le scénario s'enfonce dans un abîme psychologique qui étonne, trouble et fascine. Même si, matériellement, la surprise dans le dénouement ne joue pas à 100%, la métamorphose de cette histoire a priori routinière dans son engagement, en une véritable tragédie de la passion aliénatrice, soulève le film vers un sommet de véhémence pathologique que l'on n'attendait pas. 
 
   De même, l'évolution du personnage incarné par Thora Birch, retient particulièrement l'attention. D'abord adolescente frustrée, d'une beauté "difficile", elle passe insensiblement du stade de victime inhibée, minée par le désir et l'impuissance, à celui de sorcière hallucinée, rongée par la folie d'une passion impitoyable.  
 
   Sans effets spéciaux clinquants, avec une grande économie de moyens, dans un décor hermétique habilement exploité (on a par moments l'impression que les mouches virevoltent autour de nous "pour de bon"), le réalisateur transforme une banale aventure funèbre en un délirant poème d'amour fou. Tout à fait passionnant...
   
Bernard Sellier