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Sexcrimes,
     (Wild Things),      1998, 
 
de : John  McNaughton, 
 
  avec : Kevin Bacon, Matt Dillon, Neve Campbell, Robert Wagner, Theresa Russell, Denise Richards, Carrie Snodgress,
 
Musique : George S. Clinton

   
   
Sam Lombardo (Matt Dillon) est conseiller d'éducation dans le riche collège de Blue Bay, en Louisiane. Beau gosse, sûr de lui, il est très apprécié des jeunes filles, en particulier de Suzie Marie Toller (Neve Campbell) et de Kelly Lanier Van Ryan (Denise Richards), fille de la richissime Sandra Van Ryan (Theresa Russell). Un jour, Kelly accuse Sam de viol. Les deux enquêteurs, Ray Duquette (Kevin Bacon) et Gloria Perez (Daphne Rubin-Vega) enquêtent discrètement. Mais, lorsque Suzie déclare qu'elle aussi a été violée par Sam l'année précédente, ils sont obligés d'arrêter le jeune homme. Celui-ci fait appel à Kenneth Bowden (Bill Murray) pour sa défense... 
 
   Construit à la manière des poupées russes, qui n'en finissent jamais de révéler leur composition interne, ce film possède un scénario particulièrement roublard, qui nous interpelle sans relâche, jusqu'à l'intérieur même du générique final, qu'il ne faut surtout pas arrêter avant la fin.  
 
   On a l'impression de se retrouver dans un "Cursus fatal" sexualisé, qui, sur le même principe des surprises en chaîne, se montrait tout de même plus basique et nettement moins fouillé. Ici, outre le canevas à rebondissements empilés, que l'on peut prendre, suivant son tempérament, pour une construction subtile, ou pour un bâti artificiellement gonflé, les caractères sont dépeints et approfondis d'une manière telle, que l'impression de potiches manipulées ne s'impose jamais. De plus, toutes les composantes de cette intrigue multidirectionnelle sont amenées avec une dextérité certaine et un bon niveau de vraisemblance, que tant d'excès auraient été susceptibles de mettre à genoux. 
 
   La distribution, somptueuse, y est aussi pour beaucoup. Kevin Bacon, qui inaugure ici un rôle qu'il reprendra dans "Mystic River" est excellent, tout comme Matt Dillon ou les deux égéries, particulièrement gratinées. Il faut dire, sans vouloir déflorer les rebondissements de l'intrigue, que dans ce paysage sauvage, où les crocodiles sont rois, la bestialité n'est pas le propre des animaux. Elle aurait même tendance à n'épargner personne ! Alors, bien que la mise en scène soit passe-partout, on ne peut que prendre un plaisir coupable à suivre ces magouilles aussi extravagantes que tordues. Mais reconnaissons que, dans le genre, l'intensité dramatique et la cohérence psychologique qui enfièvrent "Faute de preuves" ne sont pas égalées.
   
Bernard Sellier