Un homme à la hauteur, film de Laurent Tirard, commentaire

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Un homme à la hauteur,
     2016, 
 
de : Laurent  Tirard, 
 
  avec : Jean Dujardin, Virginie Efira, Cédric Kahn, Stéphanie Papanian, César Domboy, Manoëlle Gaillard, Edmonde Franchi,
 
Musique : Eric Neveux

  
   
Diane Duchêne (Virginie Efira) est avocate. Elle tente désespérément de rompre depuis trois ans avec Bruno Cassoni (Cédric Kahk), son associé et époux. Un jour, elle reçoit un coup de téléphone d'un certain Alexandre (Jean Dujardin), qui vient de retrouver le téléphone qu'elle a oublié dans un café. Il obtient d'elle un rendez-vous. Mais lorsque celle-ci a lieu, une surprise de taille attend la belle jeune femme... 
 
   Une fois cette surprise - si l'on peut s'exprimer ainsi, puisque l'affiche dévoile avant même de rentrer dans la salle le pitch de l'histoire - digérée, le spectateur qui a déjà vu des dizaines de fois cette confrontation virant à l'union de personnalités a priori antagonistes, et souvent avec un résultat mille fois plus excitant, pourrait sans problème quitter la salle, tant les péripéties développées oscillent entre l'improbable le plus absolu (le parachutage de la belle Diane à Anvers) et l'ultra convenu. Dans ce dernier registre, notons les écueils attendus qui émaillent les sorties du couple, les personnages secondaires outrés (Coralie), les réactions épidermiques téléphonées trois kilomètres à l'avance (la mère de Diane), ou encore le happy end accouché aux forceps. Evidemment, Virginie Efira est toujours aussi charismatique, même si sa propension à tomber amoureuse de personnages "décalés" (cf. "Le goût des merveilles" qui la voyait envoûtée par Pierre, victime du syndrome d'Asperger), commence à sentir le réchauffé opportuniste. Quant à Jean Dujardin, quelle que soit sa taille, il demeure toujours aussi gourmand de vie et craquant. Mais la présence de ces deux individualités, lumineuses chacune dans leur genre, est bien le seul atout de cette oeuvre aux prétentions vraiment très "microscopiques". Sans compter que l'aspect humaniste du propos - le droit à la différence, et le formatage mental effectué à notre insu par les coutumes et la société - se voit sapé dès l'ouverture, avec la présentation d'un personnage, certes inférieur en taille de 35 cm par rapport à la moyenne, mais doté de qualités exceptionnelles : humour, courage, intelligence, don de la répartie, qualités artistiques hors pair, sans omettre une confortable fortune... Ce qui donne à l'entreprise, qui n'en avait nullement besoin, un surcroît d'artificialité plus que dommageable. Il y a une dizaine d'années, l'un des premiers films de Laurent Tirard, "Mensonges et trahisons, et plus si affinités", affichait une inventivité nettement plus excitante. 
 
   Un tout petit trois étoiles, et encore grâce au charme des acteurs...
   
Bernard Sellier