Jack Ryan, Saison 3, série de Carlton Cuse, commentaire

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Jack Ryan,
         Saison 3,        2022, 
 
de : Carlton  Cuse, Graham  Roland, 
 
  avec : John Krasinski, Noomi Rapace, Wendell Pierce, Jordi Mollà, Francisco Denis, Jovan Adepo, Eduar Salas,
 
Musique : Ramin Djawadi


 
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 Jack Ryan (John Krasinski) apprend par une source russe, Zoya Ivanova (Ana Ularu), que son pays a réactualisé le projet "Faucon", créé dans les années 1960, destiné à rendre invisibles de petits missiles atomiques de courte portée. Jack récupère un ingénieur russe spécialisé dans ce domaine, Yuri Bashkin (Michael Epp), qui souhaite passer à l'Ouest. Mais il est abattu...   
 
 Avec cette nouvelle aventure, nous plongeons dans les manipulations russo américaines, avec, en toile de fond l'avancée de l'OTAN vers le bloc soviétique et de l'autre côté un certain nombre de 'patriotes' qui veulent à tout prix envenimer les relations. Autant dire que le fond de ce récit est assez proche de ce que le monde vit depuis le début de l'année 2012 en Ukraine. Pour l'anecdote, il est d'ailleurs intéressant de noter que le visage de l'acteur qui incarne le nouveau ministre de la défense russe, Alexei Petrov (Alexej Manvelov), ressemble grandement à un Zelensky amaigri ! Le premier épisode donne le ton, avec une ouverture traditionnelle composée de dangers potentiels, de dépaysements (il n'est pas impossible que cette saison batte le record des délocalisations : Rome, Moscou, Budapest, Prague, Virginie, Santorin, Vienne, Athènes, Sebastopol...), et de courses poursuites effrénées. On ne s'ennuie pas, mais il n'y a rien d'exceptionnel ou d'original à se mettre sous les yeux. L'intrigue est des plus complexes, tant les espions et politiciens de tous bords jouent à créer des faux-semblants, des manipulations élaborées, des trahisons souterraines, dont les méandres ne sont pas toujours des plus aisés à suivre. Ce qui est paradoxal, c'est que les scénaristes semblent davantage s'intéresser à l'état d'esprit des Russes, entre nostalgie de la grandeur passée et désir de paix, qu'à celui de John, qui prend de plus en plus l'allure d'une marionnette uniquement préoccupée de sauver la paix mondiale, et, accessoirement, sa peau. Cette situation n'a rien d'illogique, puisqu'il est déclaré persona non grata par le FBI, mais on aimerait tout de même bien qu'il ne soit pas réduit à un personnage creux. La vision de cette troisième saison laisse assez perplexe. Les enjeux majeurs, avec un épisode final sous très haute tension, maintiennent un intérêt permanent. Mais la complexité extrême des positions individuelles et des manipulations souterraines provoque parfois un décrochement de l'attention. 

   Bernard Sellier