Jack Ryan, Saison 2, série de Carlton Cuse, commentaire

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Jack Ryan,
         Saison 2,        2019, 
 
de : Carlton  Cuse, Graham  Roland, 
 
  avec : John Krasinski, Noomi Rapace, Wendell Pierce, Jordi Mollà, Francisco Denis, Jovan Adepo, Eduar Salas,
 
Musique : Ramin Djawadi


 
Saison 1       Saison 3

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 Jack Ryan (John Krasinski) a refusé de suivre son ami James Greer (Wendell Pierce), désormais nommé à Moscou. Tous deux apprennent, presque en même temps, qu'une mystérieuse livraison a eu lieu dans un port du Vénézuela. Le pays est dirigé d'une main de fer par Nicolas Reyes (Jordi Molla). Des élections présidentielles sont prévues. La candidate d'opposition, Gloria Bonalde (Christine Umana) est en position de les remporter... 
 
 Actualité oblige, l'intrigue se déplace en Amérique du sud, dans un pays qui souffre cruellement d'une gangrène corruptrice intense. Par sa thématique et la construction de ses histoires, cette série se montre très proche de "24 heures" et surtout de "Homeland", parce que l'action n'est jamais une fin en soi. En l'occurrence, c'est le survol d'un pays meurtri par les intérêts privés, par la tyrannie d'un enfant du pays devenu dictateur professionnel, qui nous est proposé. En ce qui concerne ce registre, la réussite est indéniable. Que ce soit dans l'opposition et les relations fraternelles rompues entre le Président et le général Miguel Ubarri (Francisco Denis), ou encore dans l'envol politique d'une femme simple, brisée par la disparition de son mari un an plus tôt. Les divers retournements qui secouent le vote pour l'élection présidentielle soulèvent même parfois des houles de frissons angoissés ou enthousiastes. 
 
 En ce qui concerne le côté intimiste du scénario, l'enthousiasme est moins vif. En effet, le personnage de Jack Ryan a beau être écrit de manière très professionnelle, et montrer envers ses amis une humanité de bon aloi, il demeure assez superficiel. C'est un beau gosse, aventurier, persévérant, avec juste ce qu'il faut d'indiscipline et de témérité, et pourtant il paraît très impersonnel. Privé de ces petites notations personnelles, familiales, de ces faiblesses physiques ou psychiques qui font tout le charme et la richesse d'une personnalité comme Carrie Mathison dans 'Homeland', il compose un héros classique qui ne se démarque en rien de ceux qui fleurissent dans les films ou séries du genre. C'est presque un paradoxe de voir que l'on s'attache plus à James Greer, à Gloria Bonalde, qu'à lui. Quant à l'intervention de Harriet Baumann (Noomi Rapace), elle semble plus relever d'un opportunisme ponctuel que d'une réelle nécessité scénaristique. 
 
   Souvent intéressant, voire captivant par moments, mais rien d'impérissable.

   Bernard Sellier