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Je crois que je l'aime,
       2004, 
 
de : Pierre  Jolivet, 
 
  avec : Sandrine Bonnaire, Vincent Lindon, François Berléand, Kad Merad, Liane Foly, Hélène de Saint-Père, Mar Sodupe,
 
Musique : ???

   
   
Lucas (Vincent Lindon) est le PDG d'une importante entreprise de video-communication, Opten. Il mène des négociations difficiles pour une future implantation en Chine, lorsqu'il fait la connaissance d'Elsa (Sandrine Bonnaire), venue poser une fresque en céramique de sa composition. La première prise de contact est houleuse. La taille de l'oeuvre n'est pas conforme à ce qui était prévu. Elsa décide de cesser immédiatement le travail. Mais Lucas ne tarde guère à se rendre compte qu'il est amoureux de la charmante artiste. Pourtant, échaudé par une précédente liaison avec une femme qui s'était révélé être l'espionne d'un concurrent, il charge son spécialiste technique, Roland Christin (François Berléand) de poser micros et caméras chez la jeune femme... 
 
   A l'évidence, il est déplacé d'attendre, dans un scénario de comédie sentimentale, la dose de suspense d'un "Sixième Sens" ou d'un "Faute de Preuves". Mais tout de même, une prévisibilité à ce degré désarçonne quelque peu. Le sujet est tellement banal, le parcours psychologique tellement balisé et le dénouement tellement attendu, qu'il est évidemment indispensable de captiver le spectateur par des moyens détournés. La surprise est que, globalement, le plaisir dégagé par l'ensemble est inversement proportionnel à la richesse du scénario. La principale responsable est Sandrine Bonnnaire, toujours aussi séductrice et ensorcelante. François Lindon, jouissivement escorté par son homme de main, spécialiste des matériels high-tech qu'il est incapable de faire fonctionner correctement (François Berléand savoureux), participe également à l'agrément général. Mais, plus que les décorations accessoires, parfois douteuses (le copain primaire (Kad Mérad), l'improbable Sumo Yakeshi (Brian Bigg), c'est l'inversion des personnalités qui donne son (petit) prix à cette histoire sympathique : le PDG surpuissant manifeste la maladresse et la timidité d'un collégien boutonneux, tandis que l'artiste, en situation d'employée, s'affiche entière, authentique dans ses convictions, aussi énergique dans ses actions, que dotée d'un sens de la répartie cinglant. 
 
   En fin de compte, une agréable comédie qui laisse cependant fort peu de traces dans la mémoire.
   
Bernard Sellier