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Jessica Jones,
      Saison 1,     2015 
 
de : Melissa  Rosenberg..., 
 
avec : Krysten Ritter, Rachael Taylor, Eka Darville, David Tennant, Mike Colter, Erin Moriarty, Carrie-Anne Moss, Wil Traval,
 
Musique : Sean Callery


   
Saison 2

   
Ne pas lire avant d'avoir vu la Saison...

   Jessica Jones (Krysten Ritter) est une détective privée atypique. Elle est contactée par un couple, Bob (Ian Blackman) et Barbara (Deborah Hedwall) Shlottman, qui s'inquiètent de la disparition de leur fille, Hope (Erin Moriarty). Jessica ne tarde pas à obtenir des informations sur la jeune fille, mais plonge du même coup dans un passé qui la traumatise... 
 
   Une héroïne charmante, parée de pouvoirs que l'on devine exceptionnels (Marvel oblige...), mais à la psychologie complexe, un méchant lui aussi doté de facultés mentales prometteuses, un rythme beaucoup plus allant que dans "Luke Cage", que l'on retrouve d'ailleurs ici, des personnages qui ne semblent pas atteints de logorrhée chronique comme c'était le cas dans la série pré-citée, une intrigue qui ne manque pas de piment, tous les ingrédients semblent réunis dès le premier épisode pour donner naissance à une série majuscule et mémorable. Les promesses sont-elles tenues ? Malheureusement, pas dans leur totalité. L'héroïne, victime, bien sûr, d'une enfance difficile et d'un parcours tout sauf "long fleuve tranquille", se montre riche, captivante dans son mélange de faiblesse et de puissance, de volontarisme et de culpabilisation. Comme c'était le cas dans la série homologue "Luke Cage", tous les personnages secondaires possèdent également une véritable présence psychologique, que ce soit Trish Walker (Rachael Taylor), le policier Will Simpson (Wil Traval), l'avocate Jeri Hogarth (Carrie-Anne Moss), la mère indigne Dorothy Walker (Rebecca de Mornay), ou même le voisin de palier, Malcolm Ducasse (Eka Darville). Le problème vient du méchant, le sombre Kilgrave (David Tennant). La valeur de l'adversaire avec un grand "A" tient principalement à la démesure de son talent prédateur. La plupart des ennemis de James Bond rêvent d'asservir le monde. Dans "Luke Cage", le trio Cornell - Maria - Diamondback a des ambitions certes plus modestes, mais rêve tout de même de mettre sous sa coupe la totalité de Harlem. Ici, le redoutable Kilgrave a pour but de... Eh bien, justement, on ne sait pas trop quoi ! Oui, regagner le coeur de Jessica. Il s'amuse également à obliger ceux qui le gênent à s'auto-exécuter. Bon, d'accord. Mais cette utilisation de ses talents maléfiques et terrifiants semble terriblement sous-exploitée. D'autant plus que l'homme affiche un mélange de désinvolture et de goguenardise qui gomme en partie sa noirceur mortifère. C'est d'autant plus dommage que se dessine un projet d'utilisation positive de ces talents criminels, ce qui n'est pas commun. 
 
   Une première saison captivante, dotée de personnages soignés, humains, attachants, et d'une construction dramatique efficace, mais desservie par un manque d'enjeux majeurs.
   
Bernard Sellier