Luke Cage, Saison 1, série de C. Hodari Coker, commentaire

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Luke Cage,
       Saison 1,       2016 
 
de : Cheo Hodari  Coker..., 
 
avec : Mike Colter, Simone Missick, Mahershala Ali, Alfre Woodard, Theo Rossi, Jaiden Kane, Frank Whaley,
 
Musique : Ali Shaheed Muhammad, Adrian Younge


   
Saison 2

   
Harlem. Luke Cage (Mike Colter) travaille comme balayeur dans un salon de coiffure, et, occasionnellement, comme cuistot dans la boite de nuit tenue par Cornell Stokes (Mahershala Ali). Celui-ci a organisé un trafic d'armes dont ils espère beaucoup de bénéfices. Mais trois de ses employés piquent le fric d'une transaction, ce qui contrarie ses plans. En particulier son association avec une conseillère de la mairie, Mariah Dillard (Alfre Woodard), qui envisage un plan d'urbanisme ambitieux. Luke va être mêlé, bien malgré lui, à la guerre des gangs... 
 
   Un justicier à capuche... Ça ne vous rappelle rien ? "Arrow", bien sûr. Avec cette différence que le sympathique Oliver Queen, avec son arc et ses flèches, ressemble à un enfant de choeur infirme face à un Luke Cage, capable d'arracher d'une seule main la porte d'un coffre fort, et dont le corps est à l'épreuve des balles ! Avec ce pedigree, on se dit que l'affaire est pliée, que l'on va encore assister aux exploits surhumains d'un héros de bande dessinée. Mais ce serait émettre un jugement bien hâtif. Car, dès le commencement, nous sommes loin sur le plan narratif des raccourcis scénaristiques et des simplismes spectaculaires que l'on pouvait attendre. Le récit prend son temps pour présenter en profondeur ses personnages, pour analyser leurs états d'âme, pour décortiquer leurs ambitions ou leurs errements psychologiques. Qu'il s'agisse de Luke lui-même, de Pop, le coiffeur altruiste (Frankie Faison), de Mariah Dillard (Alfre Woodard), de Cornell Stokes (Mahershala Ali), et du mystique totalement allumé, Diamondback (Erik LaRay Harvey), tous les protagonistes principaux sont habillés d'une véritable personnalité fouillée, captivante, et souvent excessive. C'est dire que, par cet aspect dramatique riche, méticuleux, fouillé, la saison s'apparente beaucoup plus au génial "Gotham" qu'à "Arrow" ou "Daredevil", aussi excitants soient-ils. Atout supplémentaire, l'histoire qui nous est contée ici trouve un véritable fondement historico-sociologique dans la composition du quartier de Haarlem et son insertion dans la ville de New York. 
 
   Est-ce le nirvana pour autant ? Pas tout à fait. Car les individus, véritables experts en psychanalyse jungienne, sont presque tous atteints d'une logorrhée chronique. Ce qui donne naissance à des épisodes oscillant entre 50 minutes et une heure, qui, pour la grande majorité, gagneraient à être raccourcis chacun de dix bonnes minutes. Cet étirement déraisonnable provoque malheureusement des répétitions et des baisses de rythme qui nuisent à l'intensité dramatique. 
 
   Mais, au bout du compte, les éléments positifs l'emportent assez largement dans cette première saison. Simplement, mieux maîtrisés et circonscrits, ils auraient pu générer une création de première grandeur.
   
Bernard Sellier