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Jessica Jones,
      Saison 2,      2018 
 
de : Melissa  Rosenberg..., 
 
avec : Krysten Ritter, Rachael Taylor, Eka Darville, David Tennant, Mike Colter, Carrie-Anne Moss, Rebecca De Mornay, Wil Traval,
 
Musique : Sean Callery


   
Saison 1

   Ne pas lire avant d'avoir vu la Saison...

    Jones (Krysten Ritter) a repris son modeste boulot de détective privé. Malgré l'insistance de son amie Trish Walker (Rachael Taylor), elle refuse toujours de chercher ce qui lui a été fait jadis par le groupe IGH, alors qu'elle était inconsciente. Mais la mort de l'un de ses clients, qui se croyait poursuivi par un monstre, la pousse à franchir le pas. Elle cherche à contacter le docteur Kozlov (Thomas Kopache), qui travaillait pour IGH, mais celui-ci vient de mourir... 
 
   Les deux premiers épisodes se révèlent un brin cafouilleux, pour qui n'a pas visionné récemment la première saison. Mais heureusement, le récit se recentre progressivement sur les manipulations scientifiques effectuées par IGH, avec, à la clé, une adversaire qui se montre largement à la hauteur de Jessica. Une sorte de pendant très sombre ( car Jessica elle-même n'est pas une héroïne d'un blanc immaculé ! ), à la manière du 'Bushmaster' de "Luke Cage 2". 
 
   Cela étant, si les deux séries sont cousines, Luke apparaissant même d'ailleurs dans quelques épisodes de la saison 1 de "Jessica", la thématique est très différente. L'acquisition de pouvoirs constitue un point commun, mais, alors que la série de Cheo Odari Coker se montre très sociale et culturelle, faisant de Harlem un personnage à part entière, celle-ci se veut résolument individualiste. Toute l'intrigue est centrée sur la personnalité plus que perturbée de Jessica, qui, dans un premier temps, traite ses traumatismes à coups de bouteilles de bourbon. Puis le scénario oscille entre les problèmes de Trish, d'Alisa (Janet McTeer), de Malcolm (Eka Darville), de Jeri Hogarth (excellente Carrie-Anne Moss), l'avocate, avec des incursions dans le passé trouble de l'héroïne. Dommage que la colonne vertébrale de l'histoire, à savoir les manipulations génétiques hors normes effectuées dans le plus grand secret, se réduise finalement à un seul personnage, sorte de docteur Frankenstein, ce qui confine l'intrigue dans un espace quelque peu étriqué, générant une certaine monotonie dans la progression narrative. L'action est réduite, ce qui n'est pas un défaut en soi, mais la contrepartie est que l'inventivité n'est pas toujours suffisante pour éviter que l'ennui pointe parfois le bout de son nez. Heureusement, les deux derniers épisodes sont chargés d'émotion autant que d'intensité dramatique dans la relation complexe et ambiguë entre Jessica et Alisa, ce qui remonte nettement le niveau de cette seconde saison en demi-teinte.

   
Bernard Sellier