Le jeu de la mort, film de Robert Clouse, commentaire

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Le jeu de la mort,
      (Game of death),    1978, 
 
de : Robert  Clouse, 
 
  avec : Bruce Lee, Colleen Camp, Dean Jagger, Gig Young, Robert Wall, James Tien,
 
Musique : John Barry

 
   
Billy Lo (Bruce Lee, Tai Chung Kim, Biao Yuen) est un acteur connu. Au terme d'un tournage, il reçoit une nouvelle menace de Steiner (Hugh O'Brian), homme de main du redoutable Docteur Land (Dean Jagger), qui rackette un nombre incalculable de vedettes à travers le monde. Or Billy et son amie chanteuse Ann Morris (Colleen Camp), refusent de céder à la pression et au chantage. Devant cette obstination, Land décide de sévir. Au cours du tournage de la scène finale de "La fureur de vaincre", l'un des figurants remplace une balle à blanc par une vraie. Billy est grièvement blessé... 
 
   Tourné cinq ans après la mort de Bruce Lee, ce film est évidemment plus que particulier ! Il commence avec le duel final qui oppose le véritable Bruce Lee à Chuck Norris, dans "La fureur du dragon". Puis Robert Clouse use d'un subterfuge scénaristique pour justifier la présence de sosies, tantôt moustachus, tantôt déguisés en vieillards, relativement convaincants d'ailleurs. Ils ont manifestement assimilé la démarche, les attitudes, les mimiques du "petit dragon". Mais il leur manque bien évidemment l'essence qui le rend définitivement irremplaçable : la flamme intérieure qui éclate dans le regard et l'intensité volcanique qui transmute chaque confrontation en un instant unique de manifestation foudroyante d'une énergie vitale primaire. 
 
   L'histoire en elle-même n'est pas foncièrement passionnante, mais le réalisateur a su utiliser habilement les différents gardes du corps de Land, depuis le champion du monde Carl Miller (Robert Wall) jusqu'au géant noir Hakim (Kareem Abdul-Jabbar), auprès duquel Bruce Lee ressemble à un Lilliputien, pour diversifier une trame sans grandes inventions ! Le châtiment de Land prend ainsi la forme d'une espèce d'initiation mortifère, chaque étage gravi recelant un adversaire et un type de danger nouveau.  
 
   Si l'on parvient à accepter ce qui est tout de même une tromperie habile, on peut prendre plaisir à cette ultime apparition posthume d'un personnage hors du commun.
   
Bernard Sellier