Justified, Saison 2, série de Graham Yost, commentaire

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Justified,
           Saison 2,     2011 
 
de : Graham Yost..., 
 
avec : Timothy Olyphant, Nick Searcy, Joelle Carter, Jacob Pitts, Erica Tazel, Natalie Zea, Margo Martindale, Walton Goggins,
 
Musique : Steve Porcaro


   
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   Raylan Givens (Timothy Olyphant) a mis fin aux activités de Bo Crowder. Bien qu'ayant la possibilité de retourner à Miami, il décide de rester dans le Kentucky. D'autant plus que son ex-femme, Winona (Natalie Zea) est retombée dans ses bras. De son côté, l'illuminé Boyd (Walter Goggins) semble décidé à retrouver le droit chemin. Mais un nouveau clan, dirigé par Mags Bennett (Margo Martindale), menace grandement la paix du lieu... 
 
  Après une saison 1 qui se clôturait de manière aussi calme qu'insolite, Raylan reprend du service de manière toujours franchement désinvolte. L'histoire ou plutôt les histoires se déroulent toutes dans le microcosme de ces petites bourgades de l'Amérique profonde, et, au fil des épisodes, se dessine une véritable photographie, souvent peu flatteuse d'ailleurs, de ses habitants, défenseurs acharnés de leurs terres aussi bien que de leurs intérêts pas toujours très purs. Les figures sont fréquemment pittoresques ( la cruelle et ambiguë Mags, son fils demeuré Coover, la représentante des compagnies minières Carole Johnson, Arlo, le père de Raylan, le nébuleux Boyd Crowder, la téméraire et opiniâtre Loretta... ) et elles contribuent grandement à l'installation d'une atmosphère à la fois troublante et authentique. D'autant plus que se développe une toile d'araignée riche et passionnante sur fond de vieilles rancoeurs familiales et conflits ancestraux. On a souvent l'impression d'assister à une reproduction des luttes de pouvoirs entre clans lors de la conquête de l'ouest, les éleveurs étant ici remplacés par des cultivateurs de haschich et des trafiquants en tous genres. Le rôle naguère prépondérant de Raylan se voit progressivement atténué, pour se fondre dans une fresque humaine complexe dont les multiples ramifications et affrontements se résolvent temporairement dans un dernier épisode sous haute tension profondément émouvant. 
 
   Il ne fait pas de doute que la série a quitté, dans cette seconde saison, sa légèreté simpliste première pour une intensité dramatique aussi habile que poignante. Du grand art.
   
Bernard Sellier