Las Vegas 21, (21), film de Robert Luketic, commentaire

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Las Vegas 21,
       (21),       2008, 
 
de : Robert  Luketic, 
 
  avec : Kevin Spacey, Laurence Fishburne, Jim Sturgess, Kate Bosworth, Aaron Yoo, Jacob Pitts, Liza Lapira, Josh Gad,
 
Musique : David Sardy

  
 
Ben Campbell (Jim Sturgess) est un brillant mathématicien de 21 ans. Ils souhaite plus que tout au monde intégrer l'université de Harvard pour y effectuer ses études de médecine. Ses capacités intellectuelles lui en donnent la possibilité, mais pas ses capacités financières. Il espère, sans trop d'illusions, décrocher la bourse Robinson, lorsqu'un de ses professeurs, Micky Rosa (Kevin Spacey), ébloui par ses talents de calculateur mental, lui propose d'intégrer un petit groupe qu'il a formé dans un seul but : rafler des centaines de milliers de dollars dans les casinos de Las Vegas, grâce aux talents mathématiques de ses élèves et à quelques astuces plus ou moins proches de l'escroquerie... 
 
 Les histoires d'arnaque promettent souvent une matérialisation excitante, parfois entièrement concrétisée dans la réalité ( c'est le cas de la célèbre et jouissive "Arnaque" de George Roy Hill ), parfois hélas uniquement théorique ( comme ce fut le cas dans le récent et médiocre "Cash" de Eric Besnard ). Dans le cas présent, le film oscille entre ces deux extrêmes. Filmée avec un brio indéniable, habitée par des acteurs sympathiques à défaut d'être vraiment charismatiques (hormis le toujours intense Kevin Spacey), l'aventure se suit sans ennui et réserve même quelques petits retournements de situation bienvenus. Mais, à côté de cela, il faut reconnaître que les personnages, à l'exception de Ben, ne possèdent qu'une bien faible épaisseur psychologique, que les mécanismes de l'arnaque sont survolés avec une désinvolture qui les rend pour le moins abscons, et que le principe même de la filouterie manque singulièrement d'excitation sur la distance. Heureusement que le scénario réussit à insuffler une certaine intensité dramatique dans les relations du groupe, car l'absence des poussées de tensions et de suspense façon "Ocean's eleven" ou "Haute voltige" aurait pu conduire l'oeuvre vers un encéphalogramme, sinon plat, du moins passablement anémié. La vision de l'ensemble pourrait être comparée à l'ingestion d'une eau gazeuse. Ça pétille, ça excite agréablement les papilles, mais l'effet du plaisir gustatif disparaît sitôt la dernière goutte avalée...
   
Bernard Sellier