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Last action hero,
         1993, 
 
de : John  McTiernan, 
 
  avec : Arnold Schwarzenegger, F. Murray Abraham, Austin O'Brien, Anthony Quinn, Tom Noonan, Robert Prosky, Charles Dance, Art Carney,
 
Musique : Michael Kamen


   
Danny Madigan (Austin O'Brien) est un jeune garçon passionné de cinéma et, plus particulièrement, des aventures abracadabrantesques du justicier Jack Slater (Arnold Schwarzenegger). Justement, le quatrième épisode de la série est sur le point de sortir sur les écrans. Nick (Robert Prosky), le vieux projectionniste ami de Danny, propose à ce dernier de venir assister, à minuit, à la projection test du film. Avant de pénétrer dans la salle, Nick remet à l'adolescent un ticket magique lui ayant été donné jadis par le grand magicien Houdini. Le film commence. Mais, brusquement, Danny se retrouve précipité dans la voiture de Slater poursuivi par des tueurs... 
 
   Les Américains auraient-ils perdu le sens de l'humour ? A supposer qu'ils l'aient eu, bien sûr ! C'est le cas si l'on en croit la cotation (5,4/10) de ce film, par les spectateurs, sur le site de IMDB. ( au moment où est rédigé ce commentaire (2005) )...
 
   Une véritable descente en flammes. Pourtant, à partir d'un sujet rebattu (invincible héros contre méchants patibulaires) qui s'épuise à longueur de réalisations, John McTiernan réussit une création bourrée d'intelligence, d'ironie, de références filmiques, qui ne se prend jamais au sérieux, ce qui n'empêche nullement les scènes d'action mouvementées et les cascades spectaculaires. Il serait vain et fastidieux de relever toutes les correspondances, les gags, les bons mots, les personnages réels ou cartoonesques qui croisent le chemin de Danny et de Slater, tant les trouvailles pétaradent sans répit. C'est un véritable bain de jouvence que le réalisateur donne à ces péripéties souvent involontairement comiques lorsqu'elles prétendent à une gravité artificielle. Les méchants sont une caricature des plus réussies, entre le tueur (Tom Noonan) à la hache au faciès épouvantable, l'homme de main, Benedict (Charles Dance), dont l'oeil est un smiley, jusqu'au mafioso délirant ,Tony Vivaldi, brillamment incarné par Anthony Quinn.  
 
   Nous assistons à une variation pétillante et ludique sur le thème de l'illusion, des apparences, du mensonge, de la pertinence du réel, de la confiance, du pouvoir de l'imaginaire, et, même, si l'on pousse le bouchon un tantinet plus loin, du mirage de l'existence terrestre que l'homme pense être la seule vie existante, ignorant ou voulant ignorer tout du monde de l'au-delà qui est pourtant bien proche de nos perceptions. Jouissance permanente des mots, des situations (Danny met en garde son héros contre l'un de ses coéquipiers, John Practice (F. Murray Abraham, en lui disant qu'il a tué Mozart !, référence au superbe "Amadeus" de Milos Forman), plaisir d'assister à la prestation d'un Schwarzenegger qui se moque avec délectation du genre qui a fait sa gloire (Danny tente de le persuader que Jack Slater n'est qu'un personnage inventé de toutes pièces en l'amenant dans un vidéo club pour lui montrer qu'il a tourné "Terminator", mais la pochette mentionne... Stallone !), bref, un délire permanent et délicieux qui ne se repose jamais et réinvente, dans un burlesque délectable et une association trépidante, tous les poncifs du genre. 
 
   Dans le genre, un pur délice, qui se clôt de façon géniale sur l'intervention du personnage de la Mort, issu du "Septième Sceau" d'Ingmar Bergman...
   
Bernard Sellier