Life : origine inconnue, film de Daniel Espinosa, commentaire

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Life, origine inconnue,
     (Life),      2017, 
 
de : Daniel  Espinoza, 
 
  avec : Jake Gyllenhaal, Ryan Reynolds, Rebecca Ferguson, Hiroyuki Sanada, Ariyon Bakare, Olga Dihovichnaya,
 
Musique : Jon Ekstrand


   
Ne pas lire avant d'avoir vu le film...

   
La mission spatiale Pilgrim 7 a pour but de recueillir des échantillons prélevés sur la planète Mars. L'équipage de la station spatiale, dirigé par la russe Ekaterina Golovkina (Olga Dihovichnaya), récupère la sonde et commence les analyses. Hugh Derry (Ariyon Bakare) découvre une cellule qui semble inerte. Il essaie avec succès de la ramener à la vie. La cellule commence à se développer rapidement... 
 
    Abordons d'emblée le handicap majeur de ce film. A savoir son absence d'originalité thématique, puisque, depuis "Alien" principalement, nous avons vu des dizaines de fois cette histoire d'une créature dévastatrice qui zigouille consciencieusement les membres d'équipage un à un. Et, reconnaissons-le, l'oeuvre de Daniel Espinosa ne quitte en rien cette tradition désormais bien installée. Au point que l'on peut même se demander comment un projet aussi peu novateur a pu trouver un financement, même si des têtes d'affiche comme le toujours excellent Jake Gyllenhaal ou Ryan Reynolds ( qui disparaît d'ailleurs assez vite dans une séquence aussi émouvante qu'esthétiquement remarquable ), font partie du voyage. Pourtant, très rapidement, une évidence s'installe. Même si le spectateur connaît déjà le parcours narratif, la tenue dramatique et visuelle de l'ensemble accroche l'attention et l'intérêt. Le mot 'sérieux' est celui qui vient en premier à l'esprit. Un peu à la manière d'un "Gravity", le film installe d'emblée une authenticité qu'aucun excès, bavardage insipide ou surenchère ne vient mettre en défaut. La contrepartie est que les personnages nous demeurent quelque peu étrangers. Mais la tension dramatique et l'urgence des réactions face à la menace, compensent largement ce manque de matière humaine. Qui plus est, même le dénouement, que l'on pourrait croire annonciateur d'une suite, ne sacrifie en aucune manière au happy end coutumier. Et, pour une fois, l'"alien" se révèle étonnamment élégant, tout au moins dans sa première jeunesse. Certaines scènes du début rappellent même d'inoubliables images de "Abyss". Après, tout finit par se gâter, bien sûr, mais jamais la chose ne prend l'aspect ridicule d'un "Alien" façon Ridley Scott. Seule demeure l'appêtit de croissance insatiable d'un être vivant, nous rappelant que la Vie est expansion perpétuelle, balayant nos visions primaires dualistes du Bien et du Mal. La Vie naît de l'Unité et ne connaît d'autre credo que son expansion. Nous balayons un nid de frelons parce que nous jugeons leur présence nuisible et dangereuse. Mais n'en serait-il pas de même pour des créatures X vis à vis de nous ?...
   
Bernard Sellier