The loft, film de Erik van Looy, commentaire

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The loft,
        2014, 
 
de : Erik  van Looy, 
 
  avec : Karl Urban, James Marsden, Wentworth Miller, Eric Stonestreet, Rachel Taylor, Isabel Lucas, Matthias Schoenaerts, Rhona Mitra,
 
Musique : John Frizzell

   
   
Vincent Stevens (Karl Urban) est architecte. Il vient de construire un immeuble et propose à ses quatre amis, Chris Vanowen (James Marsden), Luke Seacord (Wentworth Miller), Marty Landry (Eric Stonestreet) et Philip Trauner (Matthias Schoenaerts) de partager un loft afin d'y amener sans soucis et en toute discrétion leurs conquêtes. Mais un beau matin, ils retrouvent une jeune femme blonde menottée au lit et baignant dans son sang... 
 
   L'un des précédents films du réalisateur, "La mémoire du tueur" affichait une intensité tragique de tout premier ordre. L'oeuvre présente ne tutoie pas les mêmes sommets, ce qui ne l'empêche pas d'offrir un scénario particulièrement retors, illustrant une vision humaine toujours aussi sombre, même si les ressorts dramatiques, jalousies, mensonges, trahisons, infidélités, se montrent plus traditionnels et communs. Le spectateur se retrouve ici dans une construction événementielle plus routinière, entre vaudeville avec maîtresses et femmes bafouées, et morts violentes assaisonnées de manipulations sordides. Mais, ce qui est fort intéressant, c'est que, six ans plus tôt, Erik van Looy a tourné une première version de ce film (d'ailleurs mieux notée sur le site IMDB !), avec des acteurs belges, inconnus chez nous, hormis Matthias Schoenearts, déjà présent ! C'est dire l'intérêt majeur que le réalisateur semble porter à cette histoire tragique. Hormis "La disparue", remake de "L'homme qui voulait savoir" ("Spoorloos") effectué par George Sluizer lui-même, il n'y a pas beaucoup d'exemples, à ma connaissance, de réalisations multiples d'une même intrigue opérées par le même metteur en scène. Les acteurs se montrent ici très convaincants, les rebondissements, générés par de nombreux flashback, sont légion, et l'émotion n'est jamais absente. Il n'empêche que nous sommes assez loin de l'exceptionnelle réussite du diamant noir qu'était "La mémoire du tueur".
   
Bernard Sellier