Neo (Keanu Reeves) et Morpheus (Laurence Fishburne) sont toujours à la recherche du siège de la Matrice afin d'empêcher la destruction de la cité souterraine de Sion par les machines qu'elle a envoyées. Mais l'agent Smith (Hugo Weaving) se dresse à nouveau sur leur chemin...
Ce qui était à craindre s'est malheureusement (pour certains spectateurs tout au moins !) produit. L'ambivalence (action - réflexion) qui apportait équilibre et intérêt à l'oeuvre précédente ("Matrix") se voit ici totalement désintégrée, au profit de... l'action, bien évidemment. Nous sommes donc confrontés à un monument d'excès en tous genres, composé de 80% de bastons aussi lancinantes que répétitives (les phases de combats se ressemblent tellement qu'on croirait par moment visionner une séquence de dessin animé qui tournerait en boucle suite à un bug informatique) et de 20% de bla-bla pseudo philosophique à peu près incompréhensible et auquel, de toute manière, il est impossible de s'intéresser, tant il est noyé dans la masse du grand n'importe quoi. Les affrontements et les courses poursuites (spectaculaires, il faut le reconnaître) n'en finissent plus et l'infantilisme, voire la débilité pure, prennent le manche à balai de cette oeuvre exclusivement destinée aux accros des jeux vidéo primaires. Autant dire que pour celui qui ne l'est pas, les 2h15 minutes paraissent bien longues ! Il est vaguement possible de se divertir en contemplant les décors bizarroïdes conçus par les créateurs, à savoir un mélange pour le moins incongru de locaux futuristes, de vieilles mines séculaires et de festivités qui évoquent une Babylone antique ! Ou encore de sourire devant le sérieux papal de Keanu Reeves, affublé de ses lunettes noires risibles, qui joue les Superman salvateurs, vole à la vitesse d'un Ovni en préfigurant les prouesses de l'un des personnages d'Heroes, et saute comme un cabri à ressorts deux cents fois par minute, frôlant plus d'une fois le ridicule...
Autant dire que le "à suivre" qui succède à la dernière image ne donne aucunement envie de se précipiter sur le troisième volet !