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La mémoire dans la peau,
     (The Bourne Identity),    2002, 
 
de : Doug  Liman, 
 
  avec : Matt Damon, Franka Potente, Chris Cooper, Brian Cox, Clive Owen, 
 
Musique : John Powell, Moby

  
   
Un homme (Matt Damon), gravement blessé de plusieurs balles, est recueilli en mer, au sud de Marseille, par un chalutier. Il est amnésique. Le patron du bateau le soigne et trouve dans sa cuisse un minuscule appareil qui émet l'adresse d'une banque de Zurich. Là, le blessé découvre qu'il doit être Jason Bourne. Mais il trouve également dans le coffre qui lui est remis de nombreux passeports établis à différentes identités, un révolver, et une importante somme d'argent. Il se rend au consulat américain mais, devant l'imminence d'une arrestation, fuit avec l'aide d'une jeune marginale, Marie Kreutz (Franka Potente). Tous deux vont à Paris, à l'adresse du soi-disant Jason. Mais un tueur les y attend. La fuite devant un danger mortel commence... 
 
   Sur un sujet qui ressemble beaucoup à celui de "Au revoir, à jamais", Doug Liman , réalisateur de seulement trois films avant celui-ci, nous livre une oeuvre autrement plus authentique et angoissante que celle de Renny Harlin, pourtant faiseur efficace ("58 minutes pour vivre" et surtout "Cliffhanger"). Dès le début, c'est le sérieux et l'authenticité qui priment. Pas de fioritures, pas de grands discours, mais la fuite haletante d'un homme qui ignore tout du passé qu'il vient de vivre et des actions qui l'ont amené à l'amnésie. De Zurich à Paris, en passant par l'Auvergne, Jason tente de retrouver le fil conducteur de son histoire. Il est un pion sur l'échiquier d'une sombre machination de services secrets et ceux qui sont chargés de l'éliminer sont tout autant que lui des robots quasi télécommandés. Il est assez impressionnant d'assister à cette mise en oeuvre des agents dans toute l'Europe, à partir des ordinateurs d'une salle anonyme, banale, tout cela par la volonté d'un seul homme qui doit nettoyer la bavure commise, sous peine de provoquer une catastrophe politique. C'est la lutte éternelle de David contre Goliath, mise à jour version troisième millénaire, avec techniques sophistiquées de repérage ou de communication. 
 
   L'introduction de Marie, loin de faire pencher le film vers un aspect artificiel, ou de désamorcer la tension, est particulièrement judicieuse, tant sa personnalité, le jeu de Franka Potente et ses rapports avec Jason, se maintiennent tout au long des scènes dans une parfaite crédibilité. Quant à Matt Damon, il est impressionnant aussi bien dans ses combats que dans sa quête éperdue de vérité. 
 
   Un thriller d'une redoutable efficacité et d'une constante tension.
   
Bernard Sellier