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Mi$e à prix,
       2006,  
 
de : Joe  Carnahan, 
 
  avec : Ray Liotta, Andy Garcia, Ben Affleck, Ryan Reynolds, Jeremy Piven, Joseph Ruskin, Alicia Keys, Chris Pine, Peter Berg,
 
Musique : Clint Mansell

 
   
La tête de l'illusionniste Buddy Israel (Jeremy Piven), ancien bras droit de Primo Sparazza (Joseph Ruskin), ponte de la Mafia de Las Vegas, est mise à prix lorsque le FBI compte sur lui pour faire tomber l'ensemble de l'organisation. Tous les tueurs à gages disponibles se ruent vers l'hôtel dans lequel Buddy passe son temps à se shooter. Les agents Richard Messner (Ryan Reynolds) et Donald Carruthers (Ray Liotta) tentent d'arriver avant que le témoin ne soit transformé en passoire... 
 
   C'est un euphémisme de dire que nous sommes bien loin de la dramaturgie de "Narc". Joe Carnahan a sans doute été piqué par le virus Tarentino, hautement contagieux, et probablement génétiquement modifié. Il ne serait pas surprenant que s'ajoute à cela un fumage de moquette intense hors d'une surveillance médicale appropriée. On peut mieux comprendre alors le foutoir généralisé qui nous est proposé. Un prétexte de base usé jusqu'à la corde, qui sert uniquement de prétexte à l'accumulation de délires tous azimuts, et que l'on a la surprise de voir tout à coup, lors du dénouement, donner des signes de redressement vers le raisonnable. Tout est fondé sur un montage épileptique et, bien entendu, sur une galerie de personnages tous plus déjantés les uns que les autres, des frères Tremor à Pasquale Acosta (Nestor Carbonell), en passant par Giorgia Sykes (Alicia Keys) sans oublier un Buddy Israel intégralement allumé. Autant dire que le spectacle ne peut être apprécié que par les aficionados du genre décérébré, qui exultent d'autant plus que le spectacle atteint les rives de la folie la plus absolue, et que l'humain est rabaissé au rang d'insecte à pulvériser sans états d'âme. Dans son obsession de l'hystérie à tout va, Joe Carnahan n'a même pas pris la peine d'utiliser le statut d'illusionniste donné à son personnage cible, qui aurait pu générer quelques tours de passe passe bienvenus. Un avantage au moins, en comparaison du "Maître" Tarentino : nous évitons les interminables parlotes qui, dans "Boulevard de la mort", par exemple, plongeaient le spectateur dans un coma dépassé...
   
Bernard Sellier