Mon beau-père,mes parents et moi, film de Jay Roach, commentaire

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Mon beau-père, mes parents et moi,
       (Meet the Fockers),     2004, 
 
de : Jay  Roach, 
 
  avec : Robert DeNiro, Dustin Hoffman, Barbra Streisand, Ben Stiller, Blythe Danner, Teri Polo, Owen Wilson,
 
Musique : Randy Newman


 
Lire le poème ( CinéRime ) correspondant : ' Père fouettard '

 
Greg Focker (Ben Stiller) connaît Pam Byrnes (Teri Polo) depuis bientôt deux ans. Ayant été tant bien que mal accepté par son éventuel futur beau-père, Jack (Robert DeNiro), il est désormais question de mariage. Mais une dernière épreuve initiatique reste à franchir : la confrontation de la famille Byrnes avec les parents de Greg. Or ceux-ci sont pour le moins originaux. La mère, Roz (Barbra Streisand) est sexologue spécialisée dans le troisième âge, tandis que le père, Bernie (Dustin Hoffman), ne songe qu'à sauter sur son épouse ! Néanmoins, courageusement, les Byrnes entreprennent le voyage. Non sans prendre un minimum de précautions pour la survie. A savoir un car somptueusement aménagé, et soigneusement blindé pour parer à toute éventualité. Le neveu de Greg, "Little Jack" (Bradley Pickren) est bien évidemment du voyage, puisque son grand-père, muni de faux seins moulés sur ceux de sa fille absente, donne régulièrement à téter au bambin... 
 
 La seule lecture de ce résumé donne bien sûr le ton : nous sommes dans le délire jouissif de situations hautement improbables, à la subtilité très fluctuante, mais servies par des acteurs dont le cabotinage débridé finit par dérouiller les zygomatiques. De Niro grimace à qui mieux mieux dans une caricature qui rappelle grandement "Mafia blues" ; Dustin Hoffman jubile en adepte de la capoeira et de l'éducation libertaire façon soixante-huitarde ; Barbra Streisand se déchaîne et ne songe qu'à débloquer ce cul pincé de Jack... C'est assez drôle... un moment. Mais lorsque le scénario doit triturer dans tous les sens les ingrédients de base pour tenir quatre vingt dix minutes, il y a forcément pas mal de déchets. Certaines séquences tirent en longueur (Greg en baby-sitter de Petit Jack), d'autres ne sont pas franchement drôles, certaines sont véritablement laborieuses, et une bonne volonté certaine est indispensable pour suivre jusqu'au bout les démêlés des "Furniker" et des Byrnes. Certes, Jay Roach ne tombe pas dans le graveleux de bas étage (bien qu'il s'en approche parfois dangereusement), ce qui est un point positif, mais la mécanique a le défaut de s'enrayer souvent, malgré les efforts (excessifs) des têtes d'affiche qui donnent parfois l'impression de pédaler en roue libre sans se soucier le moins du monde d'un scénario prétexte. A la sortie, on frise même le mal de crâne, tant l'accumulation de gags ou d'agitations partant dans tous les sens finit par provoquer une hyperexcitation des sens. Quant à Ben Stiller, j'avoue toujours ne pas comprendre l'engouement qu'il suscite en tant qu'acteur prétendu comique...
   
Bernard Sellier