Bienvenue sur le site d'un manipulateur de mots, passionné d'écriture, de cinéma, de musique, d'ésotérisme...     

La muraille invisible,
        (Wallander 2),      (Firewall),       2004, 
 
de : Niall  MacCormick, 
 
  avec : Kenneth Branagh, Sarah Smart, Tom Beard, Sadie Shimmin, Tom Hiddleston, Orla Brady,
 
Musique : Martin Phipps, Vince Pope

 
   
Un chauffeur de taxi vient d'être retrouvé grièvement blessé de plusieurs coups de couteau. Deux jeunes filles, Sonja Hokberg (Susannah Fielding) et son amie Eva Persson (Angela Terence) sont arrêtées, et la première avoue sans peine, ne fournissant que des réponses ténébreuses sur ses motivations. L'inspecteur Kurt Wallander (Kenneth Branagh) enquête mais dispose de bien peu d'éléments. Le lendemain, un homme en excellente santé, Tynnes Falk (Toni Hedin), est retrouvé mort au petit matin, sans cause apparente, devant un DAB. Wallander a peu à peu l'impression que ces deux affaires, très dissemblables, ont en fait un lien... 
 
   Le film fait partie d'une série télévisée en six épisodes. Celui-ci est le second. On retrouve ici une atmosphère et surtout un genre narratif qui rappellent beaucoup plus ceux de "L'empreinte du passé - Jesse Stone", par exemple, que ceux du flamboyant "Millenium", tous deux issus du "grand nord", prolifique fournisseur contemporain d'intrigues souvent fort sombres. C'est avec le flegme presque britannique et désabusé de Jesse Stone, que le ténébreux Wallander, incarné par un Kenneth Branagh intériorisé à souhait, mène cette enquête, la seule différence avec son homologue pré-cité étant qu'il ne noie pas ses frustrations dans l'alcool. Hormis ce point, les similitudes sont nombreuses. Investigations menées à la pépère, dialogues réduits au strict minimum, personnages assez transparents, et sobriété gérale qui confine presque à l'ascétisme. Face à l'overdose généralisée des actions hypertrophiées qui envahissent 95% des thrillers, ces choix ne sont pas a priori détestables, loin de là. Il est même probable que, sur l'ensemble de la série, ils donnent naissance à une atmosphère et à une personnalité hautement dignes d'intérêt. Mais sur la vision d'un seul épisode, certes d'excellente facture, il est très difficile de s'attacher en profondeur à cette personnalité très (trop) discrète, et de se passionner pour une intrigue trop ponctuellement prenante.
   
Bernard Sellier