Old, film de M. Night Shyamalan, commentaire

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Old,
     2021, 
 
de : M. Night  Shyamalan, 
 
  avec : Gael García Bernal, Vicky Krieps, Alex Wolff, Rufus Sewell, Embeth Davidtz, Aaron Pierre,
 
Musique : Trevor Gureckis


 
Ne pas lire avant d'avoir vu le film

 
Guy (Gael García Bernal), sa femme Prisca (Vicky Krieps) ainsi que leurs deux enfants Maddox (Alexa Swinton), 11 ans, et Trent (Nolan River), 6 ans, arrivent dans un somptueux hôtel tropical. Le propriétaire leur propose un jour de profiter d'une plage isolée. Ils s'y retrouvent avec quelques autres personnes, parmi lesquelles Charles (Rufus Sewell), un chirurgien, sa femme Chrystal (Abbey Lee) et sa mère Agnes (Kathleen Chalfant). Des phénomènes étranges commencent à se produire...
 
 Avec «Split», le réalisateur de «Sixième sens» avait retrouvé un renouveau dans son inspiration et dans l'intérêt généré par ses créations. Sa nouvelle œuvre est à nouveau fondée sur un concept qui allie simplicité, efficacité dramatique et effets spectaculaires. Il s'agit d'une adaptation d'un roman graphique suisse paru il y a quelques années. Il s'agit en fait d'une vision prémonitoire de ce qui s'est déroulé depuis un an et demi, avec la suppression quasi totale de la phase III d'expérimentaion de ce que Pfizer appelle son «vaccin». Dans le cas du film, les pontes du laboratoire pharmaceutique Warren & Warren ont eu l'idée géniale (pour leurs finances, bien sûr !) de trouver un moyen radical de raccourcir considérablement la durée des tests de leurs produits. Pensez donc, dans un coin d'île paradisiaque, le temps s'écoule à une allure supersonique et permet de voir en douze heures l'équivalent de vingt années d'expérience in vivo. Quel gain de temps inestimable. L'idée de fonder une histoire sur ce concept est assez maline, mais le résultat n'est pas tout à fait à la hauteur des espérances. Si la réalisation ne manque pas d'un certain savoir faire, l'œuvre souffre de deux handicaps majeurs. Tout d'abord des personnages dépourvus de charisme, auxquels on ne parvient jamais à s'attacher, qui semblent parachutés là comme des attractions artificielles permettant d'illustrer le thème par leur évolution physique. Ensuite et surtout un dénouement, choisi par Shyamalan seulement quelques jours avant la sortie du film paraît-il, qui est d'une banalité et d'une précipitation totalement indignes de ce qui précède. L'intérêt de l'histoire réside principalement dans l'observation psychologique des conséquences de ce vieillissement accéléré : soit négatives (les enfants passent à l'état adulte sans avoir connu l'adolescence), mais aussi positives (l'oubli et la résilience qui permettent de surmonter les épreuves douloureuses).
   
Bernard Sellier