Split, film de M. Night Shyamalan, commentaire

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Split,
     2016, 
 
de : M. Night  Shyamalan, 
 
  avec : James McAvoy, Anya Taylor-Joy, Betty Buckley, Jessica Sula, Haley Lu Richardson, Brad William Henke, M. Night Shyamalan,
 
Musique : West Dylan Wordston


 
Ne pas lire avant d'avoir vu le film

 
Trois jeunes filles, Casey Cooke (Anya Taylor-Joy), Claire Benoit (Haley Lu Richardson) et Marcia (Jessica Sula) sont kidnappées par Kevin Wendell Crumb (James McAvoy). Il s'agit d'un malade à personnalités multiples, régulièrement suivi par une psychiatre, le docteur Karen Fletcher (Betty Buckley)... 
 
 Auréolé par la réussite de "Sixième sens", le réalisateur s'était ensuite enfoncé, depuis "Incassable" jusqu'à "La jeune fille de l'eau", en passant par "Signes", dans une série d'oeuvres pour le moins décevantes. Cette nouvelle création pourrait effectivement presque passer pour une résurrection. Même si la base scénaristique du psychopathe n'est pas des plus originales, l'évolution des événements permet au protéiforme James McAvoy d'endosser, avec une crédibilité certaine, un certain nombre de personnalités pathologiques, entre l'enfant craintif, l'artiste charmeur, ou encore la femme insoumise. La succession, voire la quasi simultanéité de ces manifestations permet au récit de jouer avec la surprise et l'émotion du spectateur, perpétuellement ballotté entre les facettes psycho-pathologiques du malade. Cela dit, la question qui apparaît dans l'immense majorité des films de ce genre, se pose une nouvelle fois : pourquoi sont-ils (ou elles) si stupides ? En l'occurrence, la psychiatre qui soigne Kevin, connaît intimement les différents personnalités de son patient. Elle est informée par lui qu'un monstre sommeille et menace d'apparaître prochainement. Et pourtant, elle se rend tranquillement chez lui, vadrouille dans son labyrinthe pour, in fine... Inutile de préciser ce qui ne peut manquer d'arriver. Malgré cette sempiternelle (mauvaise) habitude, qui obère partiellement l'authenticité du propos, la réussite dramatique est tout de même à l'ordre du jour. Grâce en grande partie à la plasticité physique et intérieure de James McAvoy, qui oscille subtilement de la menace à la douceur, de la timidité à la sévérité, avec une économie de moyens remarquable. Une bonne surprise qui, espérons-le, augure d'une renaissance durable de Night Shyamalan.
   
Bernard Sellier