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Prison break,
       Saison 1,        2005
 
de : Brett  Ratner, Kevin  Hooks, Bobby  Roth..., 
 
avec : Wentworth Miller, Dominic Purcell, Robin Tunney, Peter Stormare, Stacy Keach, Wade Williams, Sarah Wayne Callies,
 
Musique : Ramin Djawadi, Faf la Rage

  
   
Lincoln Burrows (Dominic Purcell) a été condamné à mort pour le meurtre du frère de la Vice-Présidente des Etats-Unis. Le dernier appel ayant été rejeté, il ne lui reste plus qu'un mois avant l'exécution. Son frère, Michael Scofield (Wentworth Miller), ingénieur en génie civil, ne l'entend pas de cette oreille. Après avoir simulé un hold-up dans une banque, il se retrouve incarcéré dans la prison de Fox River, celle-là même où Lincoln attend son heure dernière. Mais il n'est pas arrivé les mains vides, si l'on peut dire. Il a minutieusement préparé l'évasion du condamné, persuadé qu'il s'agit d'un coup monté par les Services Secrets... 
 
   Le postulat de départ nécessite, de la part du spectateur, une certaine dose de bonne volonté. Michael s'est fait tatouer le plan complet de la prison sur le corps, ce que personne (à part un malade mental) ne remarque... Bof... En trois jours, il devient un personnage incontournable dans le milieu carcéral... Re bof... Lincoln attend depuis trois ans son exécution, tandis que les agents secrets, sur le ped de guerre 24 heures sur 24, suivent et éliminent les témoins trop gênants, susceptibles de mettre en pièces la manipulation patiemment construite... Sans être un prénix, on se dit que ce serait tout de même beaucoup plus simple de soudoyer un détenu pour qu'il plante une lame dans le dos du condamné, ce qui ne serait qu'un épisode plus que banal dans un milieu où la vie ne vaut pas une crotte de chien. Mais... bon ! Soyons beaux joueurs et acceptons ces ficelles de la taille de cordages... 
 
   Depuis l'irruption, dans le paysage ronronnant des séries, de "24 Heures", les courses contre la montre connaissent un succès amplement mérité. Celle-ci ne déroge pas à la règle. Si l'on parvient à laisser de côté l'intellect et sa fâcheuse tendance à décortiquer les invraisemblances pour s'en gausser benoîtement, il est difficile de ne pas se passionner pour la tentative désespérée de Michael, prêt à endurer toutes les souffrances pour mener à bien son plan positivement machiavélique. Bien sûr, comme c'est le cas pour "Les Evadés" ou "La Grande évasion", que l'on a souvent évoqués en rapport avec cette série, le microcosme dans lequel se déroulent les événements restreint considérablement les possibilités narratives. Dans une prison, à quoi peut-on s'attendre, sinon à des règlements de compte entre prisonniers, à des rivalités raciales, à des luttes de pouvoirs entre direction et surveillants, à un suspense haletant pour celui qui prépare sa fuite ? La prévisibilité fait dont forcément partie du jeu, même si les auteurs ont su utiliser leur génie créatif pour transcender la plupart des poncifs. Les personnages, au premier rang desquels un exceptionnel Wentworth Miller, sont particulièrement charismatiques. Une mention particulière pour le co-détenu Fernando Sucre (Amaury Nolasco), émouvant à souhait. Cela dit, les enjeux sont réduits, dans le cas présent, à la destinée de deux ou trois individus (c'est aussi le cas du "Fugitif", ou de "Meurtre en suspens"), et semblent, de ce fait, parfois dérisoires, lorsqu'on les compare à l'ampleur dramatique universelle qui baigne en permanence "24 Heures".  
 
   Les différents réalisateurs, Brett Ratner ("X-Men 3"), Kevin Hooks ("Passager 57"), Dwight H.Little (""), affichent des conceptions totalement en harmonie avec la recherche d'efficacité permanente que nécessite le genre : montage rapide, profils psychologiques taillés avec habileté, tension maximale. Dans ce domaine, la réussite est complète... D'autant plus que manipulations, chantages, dangers, surprises, affichent un crescendo qui finit par devenir tétanisant.  
 
Une mention tout à fait subjective sur la version française du générique :"pas le choix, faut y aller", "on fait des plans pour s'en sortir"... Affligeant de pauvreté...
   
Bernard Sellier