Anita Boucher (Miou-Miou) voit un soir un homme, victime d'un réglement de comptes, s'écrouler mort sur sa moquette. Elle part à la recherche de son ex petit ami, Daniel (Henri Guybet), mais celui-ci est introuvable. Profitant de la drague que lui fait le jeune Jean-Pierre Michalon (Bernard Menez), elle le ramène chez elle et lui demande de l'aider à se débarrasser du cadavre...
Entre les délires cultes des années 1963-1964 ("Les barbouzes" et "Les tontons flingueurs"), et les polars plus ou moins noirs des années 80 ("Le professionnel"), le prolifique Georges Lautner nous a offert une série de divertissements qui tiennent davantage du vaudeville que du véritable policier, tel cette oeuvre sympathique, légère, sans prétention ni réelle angoisse, qui réunit une joyeuse et charismatique brochette de comédien(ne)s. Hormis l'ouverture, qui démarre sur les chapeaux de roue grâces aux cascades de Rémy Julienne, tout le développement de l'histoire abandonne le polar pour plonger dans la comédie sentimentale, avec, à la clé, un vague suspense auquel personne, pas plus le spectateur que les protagonistes, n'attache une réelle importance. Ce qui fait que le charme opère, malgré la superficialité de l'intrigue, c'est l'abattage des comédiens, entre un Bernard Menez lunaire, un Jean Lefebvre coureur lâche et hypocrite maladroit, et une Miou-Miou toujours aussi envoûtante. A noter l'apparition de Patrick Dewaere en barman et de Gérard Jugnot en serrurier. Nostalgie, quand tu nous tiens...