Bienvenue sur le site d'un manipulateur de mots, passionné d'écriture, de cinéma, de musique, d'ésotérisme...     

La plage,
     (The beach),      2000,  
 
de : Danny  Boyle, 
 
  avec : Leonardo DiCaprio, Guillaume Canet, Virginie Ledoyen, Robert Carlyle, Tilda Swinton, Hélène de Fougerolles,
 
Musique : Angelo Badalamenti


   
Richard (Leonardo DiCaprio) voyage à travers le monde en quête d'aventure, de beauté et, à l'occasion, de danger. A son arrivée en Thaïlande, il fait un soir la connaissance de son voisin de chambre, Daffy (Robert Carlyle), qui semble pour le moins disjonté. Richard entend parler, pour la première fois, d'une plage mystérieuse, située sur une île qui ne l'est pas moins, et dont la beauté en ferait une sorte de "paradis terrestre". Il propose à un jeune couple habitant l'hôtel, Françoise (Virginie Ledoyen) et Etienne (Guillaume Canet) de l'accompagner dans la recherche de cet eden. Lorsqu'ils y parviennent, enfin, ils découvrent que deux communautés bien différentes se partagent le petit morceau de terre : un groupe de Thaïlandais armés jusqu'aux dents, qui cultive de la drogue et une vingtaine d'individus pacifiques, qui, sous la direction de Sal (Tilda Swinton) ne recherchent que le plaisir et l'insouciance... 
 
   Lorsque Danny Boyle tourne "28 jours plus tard" ou "Petits meurtres entre amis", il semble avoir une idée bien précise du genre qu'il a choisi d'illustrer. Dans le cas présent, ce n'est pas du tout la même situation. Après avoir vu le film, bien malin qui pourrait dire dans quelle direction voguait le réalisateur en choisissant de porter à l'écran cette histoire pour le moins bancale. Est-ce un film d'aventures ? Dans ce cas, les quelques péripéties qui pointent leur nez de ci de là (un requin affamé et une grosse colère des trafiquants) sont d'une telle pauvreté que l'on imagine mal cette hypothèse. Est-ce une romance sentimentale ? Le début pourrait le donner à penser, mais le spectateur s'aperçoit bien vite que l'amorce de roucoulade entre Leonardo et Virginie tourne court précipitamment. Serait-ce alors une oeuvre fantastique ? Les quelques visions hallucinées de Richard pourraient un instant faire pencher la balance de ce côté. Mais, là aussi, il y a un rapide avortement de la tendance. Peut-être alors une sorte de parabole sur le paradis perdu ? Bof, bof, et re-bof... Quant à un pétage de plombs, genre John Rambo dans le film originel ("Rambo"), on y croit quelques minutes puis tout se volatilise... Mais toutes ces voies manquées ont au moins un mérite temporaire, celui d'installer une certaine avidité de connaître la suite, espérant (naïvement) que quelque chose de consistant finira bien par se développer. Hélas ! Les espoirs ne se verront jamais concrétisés. Lorsque le générique de fin apparaît, il faut se rendre à la triste évidence : tout cela est creux, infantile, insipide, aussi transparent que les eaux cristallines du lagon. Sans compter que, parallèlement à ces errances thématiques, les personnages sont eux aussi soumis à des turbulences étranges. C'est le cas d'Etienne, par exemple, qui semble au commencement, occuper une place majeure, mais se voit exclure de la seconde moitié du film sans que l'on sache trop pourquoi ! Au final, nous garderons de cette œuvre le souvenir des visions d'un lieu qui, effectivement, mérite le qualificatif de paradisiaque. C'est tout de même bien peu !
   
Bernard Sellier