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Police python 357,
       1976,  
 
de : Alain  Corneau, 
 
  avec : Yves Montand, François Périer, Simone Signoret, Mathieu Carrière, Stefania Sandrelli, Vadim Glowna,
 
Musique : Georges Delerue

 
   
L'Inspecteur Marc Ferrot (Yves Montand) fait un jour la connaissance d'une charmante jeune femme, Sylvia Leopardi (Stefania Sandrelli), qui l'avait photographié, en cachette, lors de l'arrestation de deux cambrioleurs. Il cède à son charme, mais ne parvient pas à percer le mystère qui l'entoure. En effet, Sylvia est, depuis plusieurs années, la maîtresse entretenue du Commissaire Ganay (François Périer), dont l'épouse, Thérèse (Simone Signoret) est à moitié paralysée. Un soir, Sylvia, désireuse d'échapper à l'emprise trop étouffante de son protecteur, est frappée mortellement par celui-ci... 
 
   Visionner un film trente ans après une première approche est toujours passionnant. Les modes, les styles ont changé sans que l'on en prenne conscience. La sobriété extrême de la mise en scène, le minimalisme des dialogues, des décors, font souvent penser au Jean-Pierre Melville du "Cercle Rouge". Si la psychologie des personnages est parfois prenante (c'est, en particulier, le cas pour Thérèse), la vraisemblance générale de l'histoire et de certaines situations en particulier, est plus qu'aléatoire. Assurément, c'est le drame humain qui est en première ligne. Est-ce une raison suffisante pour occulter totalement le contexte professionnel dans lequel évoluent les protagonistes, et pour offrir un finale ridicule dont l'"action", si l'on peut dire, semble avoir été tournée par une dizaine d'amateurs fauchés ? Sans compter les aberrations scénaristiques, dont la plus flagrante est la confrontation avec les témoins, alors qu'il n'y a pas un seul suspect d'arrêté ! Bref, le spectateur est contraint de se contenter du minimum qui lui est offert, à savoir une trame que l'on retrouvera traitée de manière beaucoup plus moderne, et surtout infiniment plus excitante, dans "Présumé innocent" et "Sens Unique". Yves Montand et François Périer sont excellents, la "qualité française" est au rendez-vous, mais l'ensemble a terriblement vieilli ! Même la musique de Georges Delerue, souvent très inspiré, prend ici des allures grandiloquentes tout à fait déplacées.
   
Bernard Sellier