Saison 1 La première saison rendait de manière particulièrement excitante et pertinente l'ambiguïté du personnage complexe de Payton, tiraillé entre une orgueilleuse aspiration aux plus hautes fonctions, dictée par un ego démesuré, et une sensibilité soigneusement refoulée. Après une nette baisse de tension au début du troisième tiers, le rebondissement final promettait monts et merveilles pour cette suite.
Or, à la fin des deux premiers épisodes, c'est la déception qui domine largement. Le récit semble erratique. Il cherche ses marques et ne les trouve pas. Le spectateur voit défiler des raccourcis scénaristiques à la pelle et une succession de rebondissements dont la précipitation relève d'une artificialité et d'une maladresse aussi incompréhensibles que dérangeantes. Les situations se renversent à une allure supersonique sans aucune crédibilité. Un exemple typique concerne le personnage de William (Teddy Sears), le second homme du "trouple" dans lequel s'ébattent la Sénatrice Dede Standish et son mari Marcus (Joe Morton). En quelques dizaines de minutes, il risque le renvoi, se voit gardé puis éjecté, part sur un bateau de pêche, revient, se voit repris pour ensuite quitter Dede pour s'accoler avec la directrice de campagne de la Sénatrice, Hadassah Gold (inénarrable Bette Midler). C'est vraiment du grand n'importe quoi. Ne parlons pas d'Astrid qui devient espionne chez Dede puis quelques instants plus tard rechange de camp. A vrai dire c'est tellement surchargé et cafouilleux qu'on en perd son latin. On a l'impression de revivre la déception majeure qui avait éclaté lors de la vision de la seconde saison de "Designated survivor". Tous les personnages sont devenus des fantoches qui se voient régulièrement propulsés pour quelques minutes à la première place selon les caprices des scénaristes. Quant aux deux derniers épisodes, ils se partagent entre caricatures grotesques (Chiara Bea l'illuminée qui fait traire les brebis aux femmes enceintes), interminables parlotes et chansons de remplissage (reconnaissons que Ben Platt a une superbe voix).
Alors, bien que parfois amusante dans ses excès, et malgré le rebondissement "hénaurme" qui clôt cette aventure, voilà une seconde saison qui laisse un goût amer et ne donne guère envie de se plonger dans une suite.