The protector, Saison 1, série de Binnur Karaevli, commentaire

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The protector,
        Saison 1,       2018 
 
de : Binnur  Karaevli, 
 
avec : Çagatay Ulusoy, Hazar Ergüçlü, Okan Yalabik , Burçin Terzioglu , Cankat Aydos, Defne Kayalar,
 
Musique : Tufan Aydin, Tolga Boyuk, Emin Yasin Vural , Ekin Eti


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Ne pas lire avant d'avoir vu la série 
 
 Istanbul. Le jeune Hakan Demir (Çagatay Ulusoy) et son copain Memo (Cankat Aydos) ont plein de rêves grandioses dans la tête, mais ne concrétisent rien. Un jour, une jeune femme Suzan Bayraktar (Defne Kayalar), vient à la boutique du père de Hakan, en quête d'une chemise particulière. Le vieil homme déclare qu'il n'a rien de semblable. Hakan sait qu'il ment, et donne rendez-vous à Suzan. Mais un tueur abat l'acheteuse et blesse grièvement le père d'Hakan...
 
 Une nouvelle plongée dans Istanbul, des mystères et des pouvoirs magiques, des symboles antiques, des forces noires destructrices... Cela évoque immédiatement "Atiye". Mais que l'on ne s'y trompe pas. Il est d'emblée évident que cette création d'origine turque n'a pas beaucoup de points communs avec la série précitée. Tout au moins d'un point de vue stylistique. Dès les premiers plans, le tape à l'œil est de mise, et l'usage d'un ralenti pour une simple descente d'escalier indique clairement que la finesse ne sera pas de la partie. Il en est de même pour le choix de l'acteur incarnant Hakan, qui ne respire pas la subtilité. Avec un héros passablement macho, qui semble se foutre de tout ce qui l'entoure, et subit un semblant d'entraînement façon Karate Kid du pauvre, on a l'impression que cette aventure ne sera qu'une énième variation de plus sur les surhommes, niveau BD. Mais en fait, une amélioration inattendue se fait jour progressivement, avec, à la clé, une dramaturgie qui prend peu à peu ses marques de manière assez intense. La construction du récit se fait de plus en plus prenante, avec une galerie de personnages qui ne manquent ni d'intérêt, ni d'ambiguïté, même si le spectateur devine assez tôt qui est le véritable méchant de l'histoire. L'un des points positifs est que l'aventure ne fourvoie pas trop dans les débordements surnaturels, et que ceux qui sont présents et indispensables se maintiennent dans un imaginaire acceptable. Le récit mêle avec un certain talent les destinées individuelles et les enjeux nationaux, tout en plaçant l'amour au centre des quêtes, qu'elles soient menées par les Immortels ou par le Protecteur. Une première saison divertissante et captivante.
   
Bernard Sellier