Quantico, saison 1, série de Joshua Safran, commentaire

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Quantico,
        Saison 1,       2015 
 
de : Joshua  Safran..., 
 
avec : Priyanka Chopra, Jake McLaughlin, Aunjanue Ellis, Josh Hopkins, Tate Ellington, Graham Rogers, Johanna Braddy,
 
Musique : Joel J. Richard, Joseph Trapanese

 
   
Un groupe de jeunes recrues intègre le centre de formation du FBI à Quantico. Parmi les nouveaux arrivants, Alex Parrish (Priyanka Chopra), Ryan Booth (Jake McLaughlin), Nimah Amin (Yasmine Al Massri), Shelby Wyatt (Johanna Braddy). Mais, quelques mois plus tard, un attentat meurtrier a lieu à la gare de Grand Central, et Alex fait figure de coupable... 
 
   Dès les premières scènes, il apparaît évident qu'il ne suffit pas de recettes éprouvées ou d'un amoncellement d'événements dramatiques pour réussir une nouvelle mouture de "24 heures" ou de "Homeland". Le spectateur se rend compte que, sous des apparences quasi semblables, l'excellence et/ou le captivant naissent d'une subtile alchimie entre rythme, contenu, habillage, personnalités, et, surtout crédibilité. Dans le cas présent, rien ne fonctionne vraiment. Nous avons un ensemble de jeunes plus ou moins sympathiques, quelques séquences intrigantes, un montage speedé, une intéressante mise en parallèle des modules de formation avec les réalités du terrain, une foule de thématiques captivantes (confiance, choix intérieurs, sacrifices inhérents à un engagement total, tentations radicales...), un mystère qui se veut intense. Mais toutes ces bonnes intentions sont grandement sabordées par des sauts de puce incessants et beaucoup trop rapides entre présent et passé, qui empêchent de s'investir dans les énigmes, par une musique qui se veut branchée, "djeune", et surtout horripilante, par des dialogues à l'emporte pièce, par des transitions-zooms-accélérés primaires, par une avalanche de rebondissements gratuits, ainsi que par un tempo épuisant à force de frénésie. Le résultat est une mayonnaise qui n'arrive pas à prendre et à affirmer une véritable authenticité. Heureusement, la majorité des intervenants est attachante (Simon, Ryan, Alex, les deux sœurs...), certaines inter relations ne manquent pas d'intérêt et, tout en sachant que tout cela relève de l'artificiel le plus commercial, il est difficile de lâcher en cours de route cet imbroglio vicieusement préfabriqué. 
 
   Mais, avec un tel empilement de temporalités, de sous-intrigues, de faux coupables et de scènes chocs qui déversent le chaud et le froid, le vrai et le faux trente fois par épisode, gare à la migraine si le spectateur assimile l'ensemble d'une traite, ou à la perte de fil conducteur s'il a le malheur de regarder les épisodes de façon clairsemée !
   
Bernard Sellier