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Rachel se marie,
      (Rachel getting married),     2008,  
 
de : Jonathan  Demme, 
 
  avec : Debra Winger, Anne Hathaway, Bill Irwin, Rosemarie DeWitt, Anisa George, Tunde Adebimpe, Anna Deavere Smith,
 
Musique : Donald Harrison Jr., Zafer Tawil


   
La jeune Kim (Anne Hathaway) quitte pour quelques jours l'institut dans lequel elle suit une cure de désintoxication pour se rendre au mariage de sa soeur Rachel (Rosemarie DeWitt), qui épouse Sydney (Tunde Adebimpe). L'arrivée est placée sous le signe des orages, car Kim, responsable plusieurs années auparavant d'un drame familial, se sent difficilement acceptée par les différents membres de la famille... 
 
   Le moins que l'on puisse dire est que, depuis le génial, glaçant "Silence des agneaux" et, à la rigueur, "Philadelphia", Jonathan Demme n'a pas donné naissance à une oeuvre hautement mémorable. Dans le cas présent, l'histoire démarre dans l'acidité et semble promettre une suite de confrontations houleuses. Anne Hathaway, nominée avec justice aux Oscars, se montre époustouflante de naturel, tant dans la détresse psychologique profonde que dans ses tentatives émouvantes de regagner dans le coeur de ses proches la place qu'elle estime avoir perdue. Son attitude rebelle, virulente, agressive, parfois submergée par des vagues de déchirement nous vaut un petit nombre de séquences poignantes. Malheureusement la scénariste semble avoir épuisé toutes ses cartouches dans une première moitié dramatiquement majuscule, car la suite sombre inéluctablement dans le conformiste et le traditionnel, au point que l'ennui submerge le spectateur au cours de cette interminable séance de mariage et de festivités, dont les images creuses semblent tout droit sorties du camescope amateur d'un invité. Un petit nombre de scènes longuettes, voire superflues, avait déjà fait son apparition au cours de la première heure. Mais l'intensité dramatique possédait suffisamment de puissance émotionnelle pour donner à ces passages le visage d'oasis de calme bienvenues. Au cours de la dernière demi-heure ce n'est plus le cas, le drame s'est éclipsé, Kim se fond dans la masse festive, et la superficialité de toutes ces scènes de chants, de danses, de musiques, éclate désagréablement. 
 
   Une œuvre qui s'annonçait comme une réussite saisissante, et sombre hélas dans l'insignifiant.
   
Bernard Sellier