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Rage,
      (Rabid),    1977, 
 
de : David  Cronenberg, 
 
  avec : Marilyn Chambers, Frank Moore, Joe Silver, Patricia Gage, Howard Ryshpan, Lynne Deragon, Susan Roman,
 
Musique : ?


   
Rose (Marilyn Chambers), (curieusement appelée Laure dans la version française !), est victime, avec son compagnon Hart (Alex dans la VF !)(Frank Moore) d'un accident de moto. Plus grièvement blessée que lui, elle est opérée par le docteur Dan Keloid (Howard Ryshpan) et subit quelques greffes. Au bout d'un mois, elle est toujours dans un semi coma. Mais le jour où elle s'éveille, en pleine nuit, elle attaque un pensionnaire de la clinique et le mord violemment. Il meurt peu après. Quelques heures plus tard, c'est le médecin lui-même qui subit une attaque... 
 
   Tous les ingrédients et processus déjà développés dans "Frissons" deux ans plus tôt, se retrouvent ici. On pourrait même croire, dans un premier temps, qu'il s'agit d'un décalque pur et simple, la seule différence résidant dans le type de contamination et le décor. Processus semblable : un personnage A contracte le mal, le transmet à B qui lui-même contamine C tandis que, de son côté, A, de plus en plus agressif, répand tous azimuts sa pathologie. Ayant sans doute eu à sa disposition davantage de moyens, le réalisateur passe du stade microcosme dans un immeuble, à l'épidémie au niveau d'une ville, en l'occurrence Montréal. Ce déplacement à un niveau supérieur nous vaut d'ailleurs quelques scènes assez marquantes, tels ces flots de camions à ordures récoltant en masse les cadavres morts "naturellement" ou abattus froidement par l'armée. Si la causalité des événements est ici presque totalement occultée, une certaine évolution s'annonce en ce qui concerne la psychologie du personnage principal. La prééminence absolue de l'aspect matériel basiquement horrifique de "Frissons" évolue ici vers un affinement comportemental mettant à jour des poussées de souffrance causées par l'état morbide, qui annoncent la dualité permanente tragique que vit Johnny Smith dans le futur "Dead Zone". Malheureusement, le dénouement choisi laisse perplexe. Il se montre intelligemment amené sur le plan psychologique, mais en contradiction avec la logique des événements antérieurs.
   
Bernard Sellier