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Rememory,
     2017, 
 
de : Mark  Palansky, 
 
  avec : Peter Dinklage, Matt Ellis, Martin Donovan, Julia Ormond, Evelyne Brochu, Jordana Largy,
 
Musique : Gregory Tripi, Andreas Lucas


   
Sam Bloom (Peter Dinklage) a perdu son frère dans un accident de voiture. Quelques années plus tard, Gordon Dunn (Martin Donovan), génial inventeur d'une machine à récupérer les souvenirs bruts, est retrouvé mort. L'appareil a été pris par Sam, qui tente de comprendre ce qui s'est réellement passé dans le bureau du mort...

     Un sujet en or pour construire une intrigue dans laquelle se confrontent mémoires, culpabilisations, manipulations mentales et évènements tragiques. Car le film est un mixage d'anticipation, de drame psychologique, et, accessoirement de thriller. Il y a même un essai de construction narrative qui évoque, de loin, les créations multi couches d'Alejandro González  Iñárritu. Mais il est bien difficile de parvenir à égaler «21 grammes» ou «Babel». Nous en sommes loin ici. Il n'empêche que cette oeuvre aborde de manière sobre la nébuleuse des constructions mémorielles de notre cerveau, avec son lot d'effacements naturels qui, au bout du compte, sont une sauvegarde de notre santé psychique. Le scénariste réalisateur a eu le bon goût et l'intelligence de ne jamais sombrer dans l'artificiel ou le spectaculaire, et de maintenir sa composition dans les limites d'une modestie narrative bienvenue. Bien loin du personnage cabotin campé récemment dans «I care a lot», Peter Dinklage se montre ici d'une émouvante sobriété.

    Pas de grands messages ou d'effets sensationnels dans ce drame simple, dont on peut retenir une déclaration de l'inventeur : «Nous ne sommes rien d'autre que les souvenirs que nous gardons». A priori, rien d'exceptionnel dans ce qui semble être une évidence. Mais, si l'on l'examine sous un angle particulier, il est possible d'y découvrir le reflet du message que les êtres «éveillés» transmettent sans cesse : «nous avons tous oublié la divinité que nous sommes en essence». Lorsque nous retrouvons cette mémoire primordiale enfouie, nous retrouvons du même coup notre MOI originel immuable...
   
Bernard Sellier