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Le retour du héros, 2018,
de : Laurent Tirard,
avec : Jean Dujardin, Mélanie Laurent, Noémie Merlant, Féodor Atkine, Christophe Montenez, Laurent Bateau,
Musique : Mathieu Lamboley
1809. Le capitaine de hussards Charles-Grégoire Neuville (Jean Dujardin) vient faire sa demande en mariage auprès de Monsieur (Christian Bujeau) et Madame (Evelyne Buyle) Beaugrand, pour l'une de leurs deux filles, Pauline (Noémie Merlant). Mais, la seconde d'après, il est rappelé pour aller batailler en Autriche. Comme aucune lettre n'arrive, ainsi qu'il l'avait promis, Pauline dépérit. Sa soeur Elisabeth (Mélanie Laurent) décide alors d'écrire les lettres à la place du capitaine...
Laurent Tirard aime manifestement Jean Dujardin et, tout comme c'était le cas dans "Un homme à la hauteur", lui offre ici un rôle à sa mesure parfaite. A savoir un charmeur tout terrain, beau parleur, magouilleur, lâche, opportuniste, capable de fournir un congélateur à des esquimaux. Autant dire que l'acteur se régale dans cette histoire et brille de tous ses feux. Est-ce qu'il nous régale autant ? Ce n'est pas certain. Non pas à cause de sa prestation, mais plutôt en raison d'un scénario qui ne tient pas toutes ses promesses, manquant aussi bien de profondeur que du grain de folie qui aurait emporté sans réserve l'enthousiasme du spectateur. Tout cela est finalement assez tiède, nonchalant, et manque du panache ou de la fougue dévastatrice qu'un Jean-Paul Rappeneau ou encore un Philippe de Broca, auxquels on ne peut que penser, savaient insuffler à leurs créations ( "Bon voyage", ou "Les mariés de l'an II", par exemple ). C'est de plus très bavard, et même si les dialogues sont parfois charmeurs, certaines scènes tirent un peu en longueur.
Heureusement, il y a Mélanie Laurent qui, de bout en bout, illumine le film grâce à son charisme magnétique et au naturel stupéfiant avec lequel elle habite cette fable. Et même si son revirement final semble un peu artificiel, c'est son mariage cinématographique avec Jean Dujardin qui permet à ce " retour du héros " de s'imprimer dans notre mémoire.
Bernard Sellier