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Rire et châtiment,
      2002, 
 
de : Isabelle  Doval, 
 
  avec : José Garcia, Isabelle Doval, Laurent Lucas, Alain Bouzigues, Benoît Poelvoorde,
 
Musique : Alexandre Desplat

  
   
Vincent Roméro (José Garcia) est à la fois ostéopathe et maître es rigolade. Sa femme Camille (Isabelle Doval) ne supporte plus sa superficialité et le quitte. Un soir, lors de l'anniversaire de l'un de ses amis, un convive meurt subitement à force de rire. D'autres décès surviennent peu après... 
 
   S'il avait fait usage de vannes un peu plus fines, Vincent aurait pu se reconvertir en gélothérapeute. Pour les très rares lecteurs qui ignoreraient ce qu'est la gélothérapie, précisons qu'il s'agit d'utiliser le rire comme moyen de guérison. En l'occurrence, Vincent se situe dans le processus inverse, puisque ses plaisanteries et sarcasmes se révèlent mortifères. Champion du monde toutes catégories de la tchatche éclaboussante, maître international du mot qui tue, impérator indétrônable du nombrilisme assumé, il relègue tous ceux qui l'entourent au rang de groupies marionnettes. José Garcia, dont le spectateur a eu maintes fois l'occasion d'apprécier l'énergie décapante ("Le Boulet", "4 Etoiles", "La vérité si je mens", "Sa Majesté Minor"...), nage ici comme un requin marteau dans son océan de prédilection. Il en fait même parfois beaucoup... En revanche, le scénario, lui, maîtrise avec intelligence le propos qu'il illustre, transformant cette prise de conscience psychologique en une fable symbolique et onirique qui, malgré certains passages à vide ou séquences accessoires (les cours de sauvetage octroyés par Benoît Poelvoorde), sait tour à tour générer jouissance et émotion.
   
Bernard Sellier