Le Boulet, film de Alain Berbérian, commentaire

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Le boulet,
        2002, 
 
de : Alain  Berberian, 
 
  avec : Gérard Lanvin, Benoit Poelvoorde, José Garcia, Djimon Hounsou, Jean Benguigui, Gérard Darmon, Stomy Bugsy,
 
Musique : Robert Basarte, François Forestier, Krishna Levy


 
Moltes (Gérard Lanvin) se retrouve entôle après avaoir fait passer de vie à trépas le frère du "Turc" (José Garcia). Au bout de quelques années, il est sur le point d'être libéré, lorsqu'il apprend que le billet de loto qu'il fait valider chaque semaine par Francis Reggio (Benoît Poelvoorde), son gardien, est gagnant. Coïncidence troublante, Francis est en arrêt maladie. Croyant avoir été dupé, Moltes s'échappe et apprend de son maton qu'en fait, le billet est en possession de son épouse, Pauline (Rossy de Palma), qui est partie sur un coup de tête suivre un rallye en Afrique... 
 
 S'il y a dans les vins du "gros rouge qui tache", il y en a également dans les films. Ici, nous n'avons même pas droit à l'humour gentillet du premier "Taxi". C'est du brut de chez brutes, avec grosse cavalerie, gros plans à foison, grosses castagnes, et trognes à l'avenant. Entre un José Garcia déjanté, cheveux longs et barbe, qui se fait appeler "le Kurde" par tous ceux qu'il rencontre, et effectue des pompes sans les mains, un Gérard Lanvin qui a dû sortir du tournage avec des crampes dans les mâchoires, tant il les serre du commencement à la fin de cette équipée folle, on rencontre aussi quelques relents de certains Bond, avec un "Requin" (Gary Tiplady) qui ferait passer Richard Kiel pour un premier prix de beauté, ainsi qu'une flopée de séquences pastiches, qui vont de "Il était une fois dans l'ouest" à "Tango & Cash", en passant par les films de sabre ou de karaté. Autant dire qu'Alain Berbérian a ratissé large, en ramenant un peu n'importe quoi. Surtout du simpliste et du saignant. Cela dit, même si l'ensemble est assez affligeant, il y a tout de même Benoît Poelvoorde, qui mérite que l'on fasse un détour par sa composition jouissante. Abruti au point d'être mis en orbite sans problème par la citation d'Audiard, lâche, sadique, il finit par inspirer une sympathie certaine, tant par son talent d'acteur que par l'évolution de son personnage. Au milieu de tout ce méli-mélo bas de gamme, reconnaissons-le, surnagent quelques moments qui laissent augurer de ce qu'aurait pu donner un traitement moins primaire. Et surtout, ne pas manquer le générique final, qui vaut son pesant de cacahuètes...
   
Bernard Sellier