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Rome,
        Saison 2,      2007, 
 
de : Michael  Apted, Allen  Coulter..., 
 
avec : Kevin McKidd, Ray Stevenson, James Purefoy, Polly Walker, Tobias Menzies, Kerry Condon, David Bamber, Ciaran Hinds,
 
Musique : Jeff Beal


   
Saison 1

   Julius Cesar (Ciaran Hinds) a péri sous le poignard de Brutus (Tobias Menzies), son fils adoptif. Marc Antoine (James Purefoy), qui a échappé de peu à l'assassinat, part lever une armée. Brutus, de son côté, est contraint de fuir avec son ami Cassius (Guy Henry), en Asie Mineure. Le jeune Octave (Simon Woods) tente de se hisser au niveau d'un homme d'état. Pendant que les puissants se déchirent, la vie des Romains est plus que précaire. Des luttes entre bandes rivales déciment l'Aventin. Lucius Vorenus (Kevin McKidd) est chargé de rétablir l'ordre... 
 
   Toutes les caractéristiques de la saison 1 sont ici exacerbées, ce qui donne naissance à une oeuvre crépusculaire, sanglante, complexe et passionnante. Il est bien connu que Caligula ou Neron étaient des monstres. Mais, dans le domaine de la folie meurtrière et de la barbarie gratuite, les personnages qui nous sont présentés ici ne leur cèdent en rien ! Ivres de pouvoir, de sexe, de richesses, de vengeances, tous plus tarés les uns que les autres, ils composent un étalage monstrueux particulièrement gratiné. Nous sommes à mille lieues, ici, des grandeurs solennelles affichées par le "Cléopâtre" de Mankiewicz ! 
 
   Au moyen d'une reconstitution fascinante, grâce à un scénario luxuriant et maîtrisé dopé par une audace tant narrative que visuelle confondante, à un équilibre remarquable entre plongée chez les puissants et au sein du peuple, et à un choix d'acteurs idéal, se développe une vision de la Rome antique aussi terrifiante que fascinante, fort éloignée de ce que l'on pouvait apprendre à travers les visions classiques et bien propres sur elles données au collège. Même si les deux ennemis mortels, l'ambigu Octave et surtout le charismatique Antoine, accompagnés de la vénéneuse Atia (Polly Walker), puis d'une délirante Cléopâtre (Lyndsay Marshal), dominent le récit (sans omettre, bien sûr les deux fidèles amis Titus et Vorenus !), toutes les personnalités, même secondaires (l'opportuniste Cicéron (David Bamber), Octavia (Kerry Condon), Posca (Nicholas Woodeson), Agrippa (Allen Leech)...), sont peintes avec intensité, profondeur et justesse. Au final, une oeuvre dense, tourmentée, flamboyante, qui marque une étape majeure dans le réalisme historique et bouleverse avec brutalité notre conception passéiste de la grande Rome, modèle de culture ou de gouvernement...

   
Bernard Sellier