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Severance,
     2006, 
 
de : Christopher  Smith, 
 
  avec : Toby Stephens, Claudie Blakley, Andy Nyman, Babou Ceesay, Danny Dyer, Tim McInnerny,
 
Musique : Christian Henson

   
   
Une demi-douzaine d'employés de la société "Palisade Defence", spécialisée dans la fabrication d'armes, se retrouve, sous la conduite de Richard (Tim McInnerny), en Europe Centrale pour un séminaire de cohésion. Il y a là Harris (Toby Stephens), Jill (Claudie Blackley), Billie (Babou Ceesay), Gordon (Andy Nyman) et Maggie (Laura Harris). Au milieu de la forêt, le car qui les transporte est brusquement arrêté par un arbre tombé au milieu de la route. Le chauffeur fait demi-tour et laisse en plan ses passagers. Ceux-ci tentent de gagner le gîte qui, théoriquement, les attend... 
 
   Certains pays d'Europe Centrale deviendraient-ils des antres de l'horrifique ? Après la Transsylvanie, et les innombrables nuisances vampiriques du Comte Dracula, la Slovaquie, avec ses ruines mortifères dans lesquelles opèrent des sadiques internationaux ( "Hostel" ), c'est au tour de la Hongrie (ou de la Roumanie, puisque les voyageurs sont perdus...), de dévoiler ses forêts où grouillent des nettoyeurs totalement allumés. On le sait, les points de départ et d'arrivée ne varient guère dans ce genre de film. Un petit échantillon de personnalités humaines plus ou moins hétéroclites se retrouve au milieu de nulle part, devenant la proie de dégénérés particulièrement haineux. Autant dire qu'il n'est pas facile de renouveler un genre qui, depuis quelques années, déverse à nouveau sur les écrans ses hectolitres d'hémoglobine.  
 
   Dans le cas présent, rien de très révolutionnaire pour ce qui touche le déroulement des événements. En revanche, on peut porter au crédit de la narration une certaine habileté dans la caractérisation des personnages et une première partie qui parvient à insuffler une brise rafraichissante dans l'habituelle banalité de la mise en place (par exemple l'affrontement des différentes théories sur l'historique du lieu, séquences muettes en noir et blanc à l'appui). Quant aux protagonistes, sans voir leurs inconscients disséqués par un scalpel de psychanalyste, ils se révèlent nettement plus vivants et incarnés que la plupart des potiches qui habitent ce genre d'histoire. Ces quelques points positifs une fois constatés, il faut convenir que l'esquisse d'originalité ne tient pas très longtemps et que le dénouement se montre des plus attendus. Bien loin, par exemple, du final suffocant de "Haute Tension". Dans ce genre ultra fréquenté, une réussite très honorable, qui est à rapprocher de "Wolf Creek" par son désir de coller le plus près possible au réel, et de laisser l'esbroufe au vestiaire. Il est même possible de discerner un soupçon de condamnation des fabricants de mort. Ce n'est pas si mal...
   
Bernard Sellier