Bienvenue sur le site d'un manipulateur de mots, passionné d'écriture, de cinéma, de musique, d'ésotérisme...     

Sex education,
      Saison 1,      2019 
 
de : Laurie  Nunn..., 
 
avec : Asa Butterfield, Gillian Anderson, Emma MacKay, Connor Swindells, Ncuti Gatwa, Alistair Petrie,
 
Musique : Oli Julian


   
Saison 2

   
Ne pas lire avant d'avoir vu la Saison...

   
Le jeune Otis Milburn (Asa Butterfield) est toujours puceau. Lors de la rentrée au lycée Moordale, il retrouve son copain gay, Eric Effiong (Ncuti Gatwa), qui est toujours le souffre douleur d'Adam Groff (Connor Swindells). Ce dernier apprend un jour que la mère d'Otis, Jean (Gillian Anderson) est sexologue. Maeve Wiley (Emma MacKay), la dragueuse du collège, est un jour témoin des compétences théoriques d'Otis en matière de sexualité. Elle lui propose d'utiliser ses capacités sur une plus grande 'échelle'... 
 
   C'est surprenant et rafraichissant de voir les Américains oser une série de ce genre, ce qui n'est pas encore dans leur tradition. Mais le premier épisode douche l'enthousiasme. Entre un Adam brut de décoffrage, bête et méchant, dont le père, proviseur, semble plus rigidifié qu'une douzaine de balais, un Otis pas vraiment charismatique, des scènes improbables, un Eric plus 'folle' encore que le Hervé de 'Dix pour cent', et surtout une Jean Milburn sexologue, caricaturale au dernier degré, intrusive, s'enfilant les jeunes mâles en rut comme des canettes de soda, l'inquiétude surgit rapidement. D'autant plus qu'une grande partie des personnalités qui complètent le quatuor central (l'obsédée Lily (Tanya Reynolds), le prof de musique alcoolique et déjanté, le clan des pourris qui balancent sur tout le monde...), affichent le même extrémisme. 
 
   Et pourtant, il est quasiment impossible de ne pas se prendre au jeu de cette pantomime d'individualités, parce que, très vite, les nuances s'installent, les masques tombent, permettant aux fêlures, aux souffrances et aux inhibitions de percer sous les carapaces. C'est un peu comme si le scénario avait d'emblée déversé un gros tas de gravats informes, pour, ensuite, les tailler et les polir avec autant de délicatesse que de sensibilité, offrant in fine au spectateur une galerie d'êtres profondément touchants. Mais en n'oubliant jamais de conserver un écrin hautement jouissif à ces personnalités en quête de leur identité et de leurs besoins fondamentaux. 
 
   Une réussite de premier ordre.
   
Bernard Sellier