Sarah Ramirez (January Jones) vit avec son mari Miguel (Eduardo Noriega) dans l'ouest à la fin du dix-neuvième siècle. Le jeune homme s'attire les foudres de Josiah (Jason Isaacs), qui s'est auto proclamé prophète. Il est exécuté. Simultanément, un étrange cavalier, le Sherif Jackson (Ed Harris), arrive en ville à la recherche de deux hommes, Levi (Noah Miller) et Jacob (Logan Miller), qui se sont volatilisés au cours de leur voyage...
Nombre de critiques ont évoqué Sam Peckinpah, Quentin Tarentino, ou encore les frères Coen, en commentant ce film. C'est lui faire beaucoup d'honneurs. Suffit-il de quelques personnages insolites (un shérif qui tournoie au clair de lune, deux hurluberlus insignifiants en ouverture (joués d'ailleurs par les réalisateurs), ou encore une pasionaria qui évoque, ne serait-ce que par ses initiales, la flamboyante Jennifer Jones), pour tenter d'égaler "Kill Bill" ou "Duel au soleil" ? Certainement pas. Le scénario est d'une banalité tranquille, les dialogues, sans être indigents, ne sont jamais mémorables, et les confrontations relèvent d'un classicisme dépassé. January Jones possède, à l'évidence, un potentiel charismatique riche, mais elle n'a guère ici, réduite à l'état de vengeresse glacée, l'occasion de le mettre en valeur de manière brillante. Ed Harris s'est peut-être amusé dans l'incarnation de ce shérif atypique aux cheveux blancs et longs, mais il mérite mieux que ce rôle primaire. Seul, le Prophète parvient à tirer quelque peu son épingle dans ce jeu tristement conventionnel.
Une œuvre qui rejoue la fable de "La grenouille qui veut se faire aussi grosse que le boeuf". La baudruche fait illusion un moment, mais se dégonfle très vite.