Spartacus, saison 1, serie de Michael Hurst, commentaire

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Spartacus,    Le sang des gladiateurs,
     Saison 1,    ( Blood and sand ),     2009
 
de : Michael  Hurst..., 
 
avec : Andy Whitfield, Lucy Lawless, John Hannah, Manu Bennett, Peter Mensah, Erin Cummings,
 
Musique : Joseph LoDuca


   
74 avant J.C. Le Légat romain Claudius Glaber (Greg Parker) obtient des Thraces qu'ils luttent au côté des légions afin de repousser l'invasion des Gètes. Mais bientôt, il change d'avis et décide, pour sa gloire personnelle, d'aller combattre Mithridate, laissant les villages thraces à la merci des ennemis. Spartacus (Andy Whitfield) refuse d'obéir et entraîne avec lui ses compatriotes. Il réussit à sauver sa femme Sura (Erin Cummings), mais Glaber le fait prisonnier et vend la jeune femme comme esclave... 
 
   Des décors ultraminimalistes, laids à faire peur, dans le style de "300". Des geysers de sang numérique qui inondent l'écran à tout bout de champ. Des ralentis, arrêts sur image en veux-tu en voilà... Le moins qu'on puisse dire est que, si le réalisme et la crudité s'apparentent fortement à ceux de "Rome", le niveau d'exploration et la qualité de la peinture s'en éloignent de cent lieues. Certes, il est indéniable que la civilisation romaine, tant vantée dans les enseignements scolaires de jadis, n'avait rien de très glorieux et de profondément respectable. Mais ici, les scénaristes ont délibérément chisi de ne mettre en exergue que la barbarie la plus outrancière, histoire, sans aucun doute, de donner naissance à une production hors du commun. Les affrontements sont bestiaux, le peuple romain est débilissime, et les pulsions des protagonistes se réduisent à quelques instincts basiques. Autant dire que pour la subtilité, il est indispensable de se tourner vers d'autres fictions ! 
 
   Mais... Oui, il y a presque toujours un "mais"... Au milieu de ce déluge de sang et d'animalité brute, il y a Andy Whitfield. Et il n'y a nul besoin d'évoquer son tragique décès récent pour affirmer qu'il marquera cette saison de manière indélébile. Habité par une rage viscérale, qui n'est pas sans rappeler celle de Maximus-Russel Crowe dans "Gladiator", il permet de plonger corps et biens dans ce maelstrom primaire aux relents a priori plutôt repoussants et de se passionner pour sa quête d'une union impossible. Il serait également injuste d'oublier quelques personnages marquants : le Gaulois Crixus (Manu Bennett), ainsi que le couple délicieusement pourri composé de Batiatus (John Hannah) et de Lucretia (Lucy Lawless), auquel la beauté discrète, tant intérieure qu'extérieure, de Naevia (Lesley-Ann Brandt), apporte un contrepoint vibrant de dignité et d'humanité. Quant à l'intensité dramatique, elle ne fait que croître inexorablement, offrant périodiquement quelques scènes à la véhémence inoubliable. Il est d'autant plus regrettable que ce qui est un drame à facettes multiples, socio-historique, mais plus encore profondément humain, soit défiguré par des débordements visuels dignes d'un blockbuster bassement voyeuriste.
   
Bernard Sellier